Trafic de civelles : un petit poisson de plus en plus rare, et de plus en plus cher

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Publié le 15 février 2021 à 20h18, mis à jour le 16 février 2021 à 11h06

Source : JT 20h Semaine

REPORTAGE - La civelle devient de plus en plus rare et de plus en plus cher. À tel point que ce petit poisson est au cœur d'un trafic international.

"Le produit est déjà vendu avant d'être acheté". Franck Pons la cuisine seulement une fois par an. La civelle ou l'alevin de l'anguille est rarissime et trop chère. Cette espèce protégée, appelée aussi pibale dans le sud-ouest, est vendue entre 400 et 500 euros le kilo. Mais avant d'arriver en cuisine, les civelles ont fait un long voyage. Pondues dans la mer des Sargasses, les larves, aidées par les courants, traversent l'océan Atlantique pendant trois pour arriver sur les côtes françaises et terminent leur périple en remontant nos fleuves. Et c'est à ce stade qu'elles peuvent être pêchées.

Très encadrée, la pêche n'est autorisée que du 1er novembre au 31 mars, et surtout limitée. Les quotas baissent chaque année et font flamber les prix. Pour bien distinguer les professionnels des braconniers, la réglementation est très stricte. Chaque pêcheur doit tout inscrire sur un cahier et déclarer sa pêche par téléphone. Pour brouiller les pistes, les braconniers acheminent ces minuscules anguilles en Espagne et au Portugal. Dans ces pays, les trafiquants recrutent des passeurs. Puis retour en France. Cachées dans des valises, les civelles transitent par l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle pour être expédiées en Asie où la demande est extrêmement forte. En Chine ou au Japon, cet or blanc peut se négocier jusqu'à 5 000 euros le kilo.

Les douaniers restent mobilisés sur le trafic de civelles. En octobre 2019, ils ont saisi près de 90 kilos à l'aéroport de Roissy et 900 kilos à Pau. Pour enrayer ce trafic et protéger cette espèce, les sanctions pénales sont lourdes, avec des peines allant jusqu'à sept ans de prison et 750 000 euros d'amende.


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