Fermeture des centres commerciaux : en pleins soldes, que vont devenir leurs stocks ?

LT
Publié le 2 février 2021 à 17h25, mis à jour le 26 février 2021 à 12h33

Source : JT 13h Semaine

DÉSARROI - L'annonce soudaine de la fermeture des centres commerciaux de plus de 20.000 m² a empêché les commerçants concernés de s'organiser en amont pour tenter d'écouler leurs stocks. Témoignages.

Le centre commercial de Farébersviller, en Moselle, est quasiment désert. Dans cet espace de plus de 20.000 m², seul le supermarché est resté ouvert, conformément à la mesure-surprise annoncée vendredi par Jean Castex pour lutter contre la propagation du virus. D’habitude, ce sont plus de 30.000 clients qui fréquentent la galerie désormais vide. En cette période de soldes, que va devenir la centaine de commerçants du centre commercial et surtout que vont-ils faire de leurs stocks ? L’équipe de TF1 en a rencontré quatre.

L'une d'entre eux, Medhina Lambelin, n’a pas la place pour entreposer ses nombreux invendus. Le manque à gagner est énorme pour elle. "On nous coupe l’herbe sous le pied au moment où on était en plein milieu des soldes. Les liquidités que je récupère quand j’écoule mon stock d’hiver me servent à acheter la collection qui suit. À l’heure où je vous parle, je ne sais pas si je serai capable d’acheter une collection printemps-été complète", s'inquiète-t-elle. 

Ras-le-bol d'être toujours prévenue à la dernière minute
Jennifer Klein, vendeuse d'articles de cuisine

Même désarroi pour Frédéric Ney, qui tient trois boutiques dans ce centre commercial. Il a pu négocier avec ses fournisseurs pour renvoyer un quart de la marchandise. Prévoyant, il avait misé dès l'ouverture des soldes sur d'importants rabais : "On a affiché jusqu’à 60% de réduction immédiatement pour ne vraiment pas prendre de risques parce qu’on sentait quand même un éventuel reconfinement." Il a ainsi pu vider ses stocks sans toutefois réaliser de bénéfices. 

Problème également rencontré par Jennifer Klein, qui vend des articles de cuisine et de pâtisserie. Les dates de péremption de ses produits seront bientôt dépassées et sa marchandise sera perdue. D'autant plus qu'elle n'a pas la possibilité de proposer du click and collect en raison des mesures gouvernementales s'appliquant aux centres commerciaux. En temps normal, "on aurait pu appliquer une remise de 70% sur les chocolats, ça nous aurait permis d’écouler un peu notre stock". La commerçante, qui dit en avoir "ras-le-bol d'être toujours prévenue à la dernière minute", estime avoir "5000 euros de marchandise superflue sur les bras". 

Une fermeture qui impacte les petits commerçants

Barthélémy Jeanroch, directeur du site, regrette une fermeture qui impacte les petits commerçants. À ses yeux, cette mesure est ressentie comme "un troisième confinement un petit peu plus dur que le premier confinement. Au premier, un restaurateur pouvait faire de la vente à emporter, là pas du tout. À partir du moment où vous êtes dans un centre commercial, vous n’en avez plus le droit."

Du côté de certains clients aussi, l'heure est à la déception : "Ce n’est quand même pas normal. On ne se touche pas, on ne se gêne pas, il n’y a pas tellement de monde", s’indigne une cliente venue au supermarché, seul commerce resté donc ouvert. À l'inverse, un autre passant comprend que l'on ferme les grands centres commerciaux au profit des petits commerces où il se sent "quand même plus en sécurité que dans la grande distribution".


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