CONCURRENCE NUMÉRIQUE – Pour faire face à une baisse du volume d’envoi de lettres et à un déficit record, La Poste va allonger le délai d’acheminement du courrier à partir de 2023.
Pour recevoir du courrier actuellement, il faut deux jours. Bientôt, il en faudra trois. Si l’envoi de lettres était de moins en moins dans les usages, ce volume a dégringolé avec la crise du coronavirus. Les ménages aujourd'hui envoient cinq lettres prioritaires par an, contre 45 en 2008.
Par conséquent, le déficit de l’entreprise s’est sensiblement creusé en 2020, atteignant 1,3 milliard d’euros. Un déficit qui, s’il se maintient, devrait peser sur les autres activités du groupe soumises à la concurrence, notamment logistiques et bancaires.
Une potentielle réduction d'emplois
Face à ces difficultés, après une réunion avec le Premier ministre jeudi, il a été annoncé dans un communiqué que La Poste allait faire des économies en ralentissement les délais d’acheminement de ses lettres de J+2 à J+3. L'entreprise doit préparer cette nouvelle offre d'ici à 2023. "Ces évolutions seront précisées dans le prochain contrat d’entreprise entre l’Etat et La Poste, qui sera élaboré d’ici la fin de l’année 2022", indique le texte. Pour les usagers interrogés par TF1 dans la vidéo en tête de cet article, ce changement de rythme ne semble a priori pas gênant.
"Cela dépend si ce sont des lettres de paiement ou pas, parce qu’après, on peut avoir des relances ou des choses comme ça", relativise une passante, tandis qu’une autre souligne que "sinon, il y a des recommandés, il y a d'autres moyens de faire parvenir le courrier plus rapidement."
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Cette décision pourrait aussi entraîner une réduction des emplois chez les postiers et sur les plateformes de tri. Pour financer le service universel postal, l’État prévoit également de soutenir l’entreprise en versant au moins 500 millions d’euros. Cette dotation doit cependant encore être déclarée compatible par la Commission européenne, a précisé le gouvernement.