VIDÉO - Réparation des appareils : les promesses déçues de l’indice de réparabilité

V. F - Reportage : C. Adriens-Allemand et P. Marcellin.
Publié le 15 décembre 2021 à 10h04

Source : TF1 Info

CONSO - Défauts d'affichage, mode de calcul inefficace... L'indice de réparabilité, censé lutter contre le gaspillage en encourageant l’achat de produits plus réparables, ne tient pas ses promesses, alerte l'UFC-Que Choisir.

Faites-vous attention à l'indice de réparabilité des appareils que vous achetez ? Depuis un an, des étiquettes de couleur vert clair ou vert foncé, affichant une note de 1 à 10, ont fait leur apparition sur cinq types d'équipements, choisis par les pouvoirs publics comme produits pilotes : lave-linge, téléviseurs, smartphones, ordinateurs portables et tondeuses à gazon. Elles vous indiquent dans quelle mesure il est possible de réparer ou non votre appareil.

Pour l'établir, différents éléments sont pris en compte. Par exemple : "l'appareil est-il démontable ?" Ou encore : "les pièces détachées sont-elles disponibles ?" Mais dans la pratique, l’indice pèche par son mode de calcul, comme dans son défaut de diffusion par les distributeurs, a estimé ce mardi UFC Que-Choisir, qui "tire la sonnette d’alarme" et "demande une réforme" de cet instrument "afin qu’il puisse être un outil utile" pour les acheteurs.

Seuls 42% des produits ont le logo visible

L'UFC a ainsi analysé 330 produits et neuf sites de vente en ligne : une grande majorité de vendeurs ne répondent pas à leur obligation d’afficher l'indice et seuls 42% des produits ont le logo visible près du prix. Plus précisément, Leroy-Merlin est à 100% ou Boulanger à 95%, quand d’autres comme Amazon sont à 22% voire 0% pour Carrefour.

L'association de consommateurs indique par ailleurs que la note repose sur des critères pesant chacun le même poids (documentation, facilité de démontage, prix...), au détriment de critères déterminants tels que la disponibilité des pièces détachées. Pour un ordinateur portable, par exemple, "on peut avoir un fort sentiment de déception en ayant acheté un modèle supposé réparable, mais dont les pièces ne seront pas disponibles sur une longue durée alors que l'objectif de réparabilité, c'est bien d'acheter des produits qui durent plus longtemps", explique Anna Lamy, l'auteure de l'enquête de l'UFC, dans la vidéo du 20H de TF1 en tête cet article. 

Autre obstacle de taille pointé par un réparateur, l'indice est une moyenne, il peut donc masquer certaines informations pourtant importantes pour le consommateur. "Pour l'améliorer, il faudrait par exemple mettre l'accent sur le prix des pièces détachées qui est un vrai frein à la réparation dans le gros électroménager puisque aujourd'hui, si on veut changer une pièce électronique, ça va coûter facilement entre 150 et 200 euros alors que les machines sont disponibles à 300, 350 euros neuves", souligne Romain Martin, fondateur de Murfy, dans le reportage du 13H de TF1 ci-dessous.

Indice de réparabilité : encore des efforts à faireSource : TF1 Info

L'enjeu n'est pas mince : aujourd'hui, seuls un tiers des 16 millions d’appareils de gros électroménager tombés en panne chaque année sont réparés et le rachat d'un produit neuf reste l'option majoritaire, affirme UFC. Ce taux est similaire pour l’ensemble des appareils électriques et électroniques. Avec cet indice, l'objectif de l'État est d'atteindre 60% de taux de réparation des produits électriques et électroniques. Les enseignes devront donc rapidement se mettre en conformité. En effet, les services de l'État promettent des contrôles et des amendes à partir du 1er janvier. 


V. F - Reportage : C. Adriens-Allemand et P. Marcellin.

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