Deschamps allume Dugarry : "En termes d'état d'esprit, j'ai vu beaucoup mieux"

Publié le 20 juillet 2018 à 10h58
Deschamps allume Dugarry : "En termes d'état d'esprit, j'ai vu beaucoup mieux"
Source : FRANCK FIFE / AFP

CONFESSION - Dans une interview fleuve au "Parisien" parue ce vendredi, le sélectionneur des Bleus se confie sur les "petits défauts" de Kylian Mbappé, charge "l'état d'esprit" de son ancien coéquipier Christophe Dugarry et livre sa vision du jeu de l'équipe de France.

"L'architecte" s'est confié. Dans une interview au Parisien, le sélectionneur de l'équipe de France, Didier Deschamps, évoque pèle-mêle le bonheur d'être devenu champion du monde en tant qu'entraîneur, les difficultés de parcours, la personnalité de ses joueurs... D'habitude très prudent dans ce genre d'exercice, il délivre cette fois quelques "punchlines" sur le prodige Mbappé et ses "petits défauts", sur son inimitié avec Christophe Dugarry et sur le jeu des Bleus.

À Mbappé : "Tu as de la chance que je ne sois pas ton adversaire parce que sinon je te choppe et crois-moi que je ne prends pas qu’un carton jaune !"

Au cours de ce long entretien, Didier Deschamps ne tarit pas d'éloges sur le talent et la précocité du prodige de Bondy. Mais qui dit jeunesse dit fougue, et donc recadrage du coach. Le sélectionneur raconte ainsi comment il a dit à Kylian Mbappé : "Tu vas être le joueur le plus averti de la Coupe du monde, arrête d’être méchant comme cela."

"Pourquoi cette méchanceté ?", demande Le Parisien. Deschamps répond : "Par ce qu’il fait sur le terrain, il ridiculise les adversaires. Il doit faire attention de ne pas basculer. Se faire humilier ce n’est jamais agréable, il ne faut pas aller à l’humiliation. Je lui ai dit : 'Tu as de la chance que je ne sois pas ton adversaire parce que sinon je te choppe et crois-moi que je ne prends pas qu’un carton jaune !' Sur un match contre l’Uruguay il doit faire attention. Ils ont plus de 30 ans ils savent qu’ils sont éliminés. Ils le chopent et sa Coupe du monde elle est finie pour lui. C’est pour cela que je le sors avant. Ce sont des 'petits défauts', entre le spectacle et le manque de respect. L’adversaire peut l’interpréter comme du chambrage, il faut faire attention avec ce genre de choses."

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Sur Dugarry : " On a vécu des choses ensemble donc je sais qu’en termes d’état d’esprit, sincèrement, j’ai vu beaucoup mieux."

Le sélectionneur des Bleus n'a pas goûté l'attaque de son ancien coéquipier Christophe Dugarry. Ce dernier avait affirmé sur RMC que Didier Deschamps prenait "la France en otage". La réponse du coach est cinglante : "Il ne faut pas exagérer, quand même. Quand on franchit la ligne et qu'il n'y a pas un minimum de respect sur le plan humain… Ce n’est pas fini uniquement avec lui. Dugarry ose dire que je prends la France en otage. Cela dépasse l’entendement. Il dit ce qu’il veut, il a son émission radio. On a vécu des choses ensemble donc je sais qu’en termes d’état d’esprit, sincèrement, j’ai vu beaucoup mieux."

Entre Dugarry et Deschamps, le divorce semble consommé. "J’ai bientôt 50 ans et je ne fais plus semblant. Je vois avec grand plaisir la majorité des joueurs. Avec Lolo (Blanc), on a déjeuné ensemble, avec nos épouses, on discute. Je vois Lilian, Marcel, Liza, Franck, Diodio... Si on devait se voir avec Duga, ça ne serait même pas bonjour, bonsoir. Chacun sa route, chacun son chemin. C’est clair.", confie le sélectionneur.

Sur le jeu : "Oui, on aurait pu faire mieux. On n’a pas toujours tout maîtrisé..."

Si Didier Deschamps a su insuffler à son groupe une force collective, il a aussi été critiqué pour ne pas  avoir créé assez de jeu, notamment par la Belgique et la Croatie, ses adversaires en demi-finale et en finale. À la question "la France est-elle un champion du monde moche", le coach commence par ironiser : "Pourquoi ? Parce qu’elle me ressemble ?" Avant de répondre plus sérieusement, suggérant que ces critiques ne lui font ni chaud, ni froid : "C’est de la littérature. Il y a toujours ces questions après une compétition. Celui qui est champion est meilleur que les autres, tout simplement. Le haut niveau, c’est être plus fort que tous les adversaires que l’on affronte. Quand on bat un adversaire, ce n’est pas parce qu’il est mauvais. Et quand cet adversaire nous bat, il ne faut pas lui enlever son mérite. Oui, on aurait pu faire mieux. On n’a pas toujours tout maîtrisé… Mais je dis depuis le départ que j’ai fait un choix de la jeunesse. Sur les quatorze qui ont découvert la compétition, il est évident qu’ils seront plus forts dans deux ou quatre ans." Pragmatique, jusque dans ses interviews.


La rédaction de TF1info

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