Equipe de France : Didier Deschamps sait déjà tout

Publié le 16 juin 2014 à 17h46
Equipe de France : Didier Deschamps sait déjà tout

COUPE DU MONDE 2014 - Ceux qui ont connu Didier Deschamps joueur connaissent mieux que les autres le sélectionneur qu'il est devenu. Souvent caricaturé en porteur d'eau, il portait en fait souvent toute son équipe à lui seul parce qu'il lisait mieux le jeu et les hommes que quiconque. La conférence de presse de ce lundi à Ribeirao Preto en a été une merveilleuse démonstration.

La différence entre le football et les autres sports ? Il n'y a pas que les résultats qui racontent une histoire. Les hommes aussi. Quand Raymond Domenech donnait systématiquement rendez-vous le jour de la finale à l'approche d'une grande compétition internationale, Didier Deschamps n'a, lui, que le prochain match à la bouche. Au lendemain de la victoire (3-0) de ses hommes contre le Honduras dans leur premier match du Mondial brésilien, le sélectionneur de l'équipe de France, de retour à Ribeirao Preto, avait donc déjà la tête à la Suisse, ce lundi en conférence de presse. Parce que c'est instantanément devenu son obsession au coup de sifflet final à Porto Alegre.

"On apprend de chaque match, a-t-il souligné depuis le théâtre Pedro II où il a désormais ses habitudes. Une telle compétition suscite toujours des interrogations sur le ressenti de chacun, par rapport à la pression et à l'environnement. Et, au très haut niveau, répondre présent est, en soi, déjà quelque chose d'important. Après, dans le vestiaire, je n'ai pas vu d'emballement, juste de la joie et de la satisfaction. Aucun excès. Je n'ai même pas eu besoin d'intervenir. La confiance et la lucidité étaient déjà là."

Deschamps : "Avec les joueurs, on ne parle pas que de football"

Tout cela n'est-il pas trop beau pour être vrai ? Des choses lui ont forcément déplu. Lesquelles ? "Il y a toujours des choses à améliorer, a répondu le coach à metronews. Mais ce qu'on va maintenant travailler correspondra à notre prochain adversaire, pas au précédent. Vendredi, ce sera très différent. La Suisse, c'est une grosse ligne de quatre offensive, avec beaucoup de percussion et de qualités individuelles. Il y aura aussi forcément moins d'engagement physique." En prononçant ces mots, Didier Deschamps avait le sourire malicieux qu'il exhibe depuis de nombreux jours. En revanche, jamais son sens de l'anticipation n'avait paru aussi aiguisé qu'aujourd'hui.

L'adrénaline propre à une Coupe du monde change les hommes parce qu'elle fait disparaître de nombreux blocages. Dans ce contexte, le sélectionneur a facilement lâché aux journalistes la suite du programme : "On va avoir beaucoup moins de temps pour travailler à partir d'aujourd'hui. Les prochaines 48 heures seront dédiées à la récupération. Ensuite, on basculera directement dans la préparation de la rencontre puisqu'elle sera imminente. Ça veut dire qu'il n'y aura plus de charges de travail athlétique, plus de recherche d'intensité. Les séances seront allégées."

C'est en fait un travail de l'ombre qui attend désormais le sélectionneur. Celui qui permet de distinguer les parcours corrects des véritables épopées. "Maintenant, il va aussi falloir que, sportivement et humainement, je fasse surtout attention à ceux qui ne jouent pas. (…) Notre camp de base est parfait pour discuter parce qu'il y a plein d'endroits pour cela. Le staff et les joueurs échangent en fait à longueur de journée, au-delà des repas et des entraînements. On se réunit par petits groupes de façon informelle et on ne parle pas que de football. Mon objectif, c'est que les 23 se sentent bien et importants." Parole de winner.


La rédaction de TF1info

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