"C'est l'espoir qu'on attendait" : la génération post-1998 tient enfin sa première étoile

Publié le 15 juillet 2018 à 20h35, mis à jour le 15 juillet 2018 à 20h43

Source : Sujet JT LCI

JOIE - Alors qu'il n'avait pas connu la première victoire des Bleus en Coupe du monde, la génération post-1998 tient sa première Coupe du monde. LCI leur a donné la parole.

Le jour de gloire est arrivé, les Bleus l’ont fait ! Pour la deuxième fois de son histoire, l’équipe de France a remporté la Coupe du monde en s’imposant en finale face à la Croatie ce dimanche à Moscou (4-2). Partout à travers le territoire, la liesse populaire a envahi les rues. Les klaxons retentissent, les feux d’artifice crépitent dans le ciel, les Français s’embrassent, se sautent dans les bras. Tout le monde est heu-reux, le bonheur partagé et collectif ! 

Cette victoire est pleine de symboles pour les Français qui ont connu la première victoire de l’équipe de France en Coupe du monde, celle des Zidane, Lizarazu, Deschamps, Barthez, Djorkaeff, Thuram, Henry, Jacquet et les autres, il y a vingt ans. Mais cette nouvelle étoile sur le maillot des Bleus a aussi une saveur toute particulière pour une génération qui, comme Mbappé (né en décembre 1998) ou Pogba (âgé de 5 ans), était soit trop jeune soit pas encore née le 12 juillet 1998. Nous avons décidé de leur donner la parole.

"Ramener un peu d’optimisme à notre génération"

Ils n’ont pas eu la chance de connaître la communion populaire qu’a connue la France ce jour-là. Pendant des années, ils ont été "bassinés" avec les souvenirs de cette nuit si particulière du 12 juillet 98. "Ce qui m’a le plus agacé, c’était d’entendre 'c’était la meilleure soirée de ma vie'", nous raconte Paul, 20 ans. 

Gagner une Coupe du monde était l’une des choses que je voulais vivre avant de mourir
Gaspard, 19 ans

Depuis, ils n'ont eu à se mettre sous la dent que l'élimination du Mondial en 2002 au premier tour, la défaite en finale contre l’Italie en 2006, le traumatisme de Knysna en 2010, l’élimination en quart de finale en 2014, la défaite en finale de l’Euro 2016 face au Portugal (1-0). Mais ce dimanche, ils goûtent à leur tour à ce moment unique d'allégresse! La génération post-12 juillet 1998 tient enfin sa première Coupe du monde et des souvenirs impérissables, à raconter jusqu’à la fin de leur vie. 

Pour cette génération, cette heure de gloire fait souffler un vent d'espoir : "Je pense que cette victoire va nous faire du bien, ramener un peu d'optimisme à notre génération dans une période franchement difficile, nous confie Paul. Et puis c’est l’avènement d’une équipe, d’une nouvelle génération de joueurs, c’est ça le plus fort !" 

Même son de cloche pour Charles, 22 ans. Âgé de 2 ans le 12 juillet 1998, il attendait ce moment depuis des années. "Pour moi cette deuxième étoile, c’est l’espoir qu’on attendait. Cette seconde étoile me permet de connaître la joie irremplaçable des joueurs et des Français. Parce que je pense qu’aucun événement n’est capable de rassembler autant de monde dans la joie", témoigne le jeune homme. Comme Paul, il promet à cette victoire des vertus positives : "Je pense qu’on en avait besoin pour combler la morosité du contexte actuel", conclut Charles. 

"Gagner une Coupe du monde était  l’une des choses que je voulais vivre avant de mourir", raconte Gaspard, 19 ans. "J'ai grandi avec le récit de 98, j'ai pleuré devant 2006 et maintenant, je vais connaitre cette joie et partager ce moment avec mon pays", nous dit Gaspard, visiblement ému. Cette victoire est irremplaçable,  "passionné de foot, je fais partie de ceux qui pensent que le sport peut faire bien plus que la politique et ses discours. Je rêve de ce moment depuis tout petit et je n'échangerai cette étoile contre rien au monde", nous dit-il.

Faire partie l’histoire et ne pas se la faire raconter

La victoire de ces Bleus, qui pour beaucoup font parties de cette génération post-12 juillet 1998, sonne même comme une sorte de revanche sur leurs aînés. "Gagner en 2018 pour l’année de mes 20 ans est une revanche sur tous les trentenaires qui m’ont dit : ‘Ah, tu n’as pas connu 98 ? Dommage pour toi’", nous confie Sarra, 19 ans. "98 m’apparaît comme un moment de célébration, et ce fut un immense regret de ne pas avoir pu y participer, regrette Gaultier, 20 ans. En 2006, la fièvre était montée dans l’espoir de pouvoir enfin vivre ce moment. Mais ce dimanche, je serai sur les Champs-Élysées pour enfin vivre ce moment".

Ce dimanche, la génération post-1998 s'est trouvée ses propres héros. Grâce à eux, elle a aura des souvenirs à raconter pour toujours...


Antoine LLORCA

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