Les Bleus, comme dans un rêve

Publié le 20 juin 2014 à 23h00
Les Bleus, comme dans un rêve

GROUPE E - Ce devait être la finale du groupe face à la tête de série suisse mais le match a tourné à la démonstration. Impitoyable, l'équipe de France a passé cinq buts à la Nati et fait donc un grand pas vers les huitièmes de finale. La victoire (2-1) de l'Equateur ce vendredi contre le Honduras oblige toutefois les Bleus à patienter jusqu'à mercredi, date où ils rencontreront l'autre vainqueur du jour au Maracana de Rio.

C'est connu, les apparences sont trompeuses. En s'installant dans les tribunes baignées de soleil de l'Arena Fonte Nova, on a surtout vu du rouge. Mais si les supporters helvètes étaient plus nombreux de visu, ils l'étaient beaucoup moins à l'oreille. Et c'est le contingent tricolore qui, de l'avant-match au coup de sifflet final, a élevé la voix le plus haut, et de loin. De la même façon, c'est en tête de série, avec onze places d'avance au classement FIFA, que la Suisse s'est présentée, vendredi, sur la route des Bleus, pour ce qui devait être la "finale" du groupe E. Sauf que cette équipe de France-là n'est plus celle des éliminatoires. Euphorique, elle a démontré sur le terrain une supériorité désormais évidente.

Les trois dernières oppositions entre les deux nations avaient débouché sur des 0-0. Mais il flotte dans l'air de Salvador de Bahia, théâtre d'Espagne - Pays-Bas (1-5) et d'Allemagne-Portugal (4-0), comme une enivrante odeur de folie. Après une magnifique Marseillaise et une vibrante accolade entre Benzema et Sakho, on a compris, dès le coup d'envoi, que les Suisses allaient souffrir quoi qu'il arrive. Son pressing sans relâche et son quadrillage parfait du terrain a fait illusion un quart d'heure. Ensuite, l'équipe de France a arrêté de mettre des tampons en trottinant et a concrétisé les propos du sélectionneur suisse, Ottmar Hitzfeld : elle a "avancé comme une machine".

Debuchy au centre du jeu

Il faut dire qu'entre-temps, à la 9e minute, une image avait choqué les Helvètes : la sortie, l'oeil ensanglanté, de Von Bergen, remplacé par un Senderos à la rue. Un point faible sur lequel n'ont pas manqué d'appuyer les Bleus. À la 17e, Giroud, préféré à la dernière minute à Griezmann, a repris un corner parfait (encore un) de Valbuena pour placer une tête pile entre le bout des doigts du gardien et la pointe des cheveux du défenseur sur sa ligne. Puis, sonnés par cette ouverture du score, les Helvètes ont perdu le ballon sur l'engagement, Benzema a fait reculer toute l'arrière-garde adverse sur sa prise de balle et a décalé Matuidi sur sa gauche. Lequel a trompé Benaglio d'une frappe à ras de terre au premier poteau.

Froids et cliniques, façon Dexter, les Bleus ont tué le match en une minute. Les Suisses n'ont plus revu le jour en première période, à part lorsque Mehmedi puis Shaqiri ont contraint Lloris à une impressionnante double parade. Pire, ils peuvent s'estimer heureux d'avoir vu, à la demi-heure, leur gardien repousser un penalty de Benzema puis Debuchy expédier sa reprise sur la barre dans la foulée. On a retrouvé le même Debuchy dix minutes plus tard, pour un tacle somptueux dans sa surface annihilant la plus dangereuse incursion suisse. Le point de départ de l'action du 3e but : Varane lance Giroud dans la profondeur et le Gunner centre pour Valbuena seul au 2e poteau.

Une avalanche de buts

À 3-0 à la pause, l'affaire est pliée. Heureusement, les Bleus ont décidé de la repasser au retour des vestiaires, après avoir seulement pris le temps de faire le dos rond au moment où les Suisses ont voulu faire croire qu'ils étaient encore dans le match. C'est Pogba, entré en cours de jeu, qui, d'un extérieur du droit fabuleux à la 67e, a permis à Benzema d'inscrire son 3e but et donc de rejoindre Van Persie, Robben et Müller en tête du classement des artificiers !

Comme un symbole, même Sissoko y est allé de son but, d'une frappe croisée imparable à la 73e.  Tout le monde était à la fête. Y compris la Suisse qui en a inscrit deux, d'abord sur un coup franc de Dzemaili à la 81e puis par Xhaka, auteur d'un superbe déboulé dans la surface adverse à la 87e. La sortie sur blessure de Sakho et à la suspension de Cabaye seront les bémols à mettre à cette victoire marquante, à laquelle Benzema aurait pu mettre un point final magistral si sa frappe placée sous la barre moins d'une seconde après le coup de sifflet n'avait pas été refusée. Qu'importe, elle confirmait juste qu'il n'y a toujours pas vraiment eu de match à Salvador. Les Français, de toute façon, voyaient déjà, eux, beaucoup plus loin que leur phase de poules. 


La rédaction de TF1info

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