"Buffy, tueuse de vampires" : le nanar démoniaque à l’origine de la série sort les crocs sur Disney+

Publié le 2 mars 2021 à 17h45

Source : Sujet TF1 Info

CULTE – Sorti en 1992, le film retraçant les premières aventures de la tueuse de vampires coche toutes les cases d’une série B risible. De quoi donner des sueurs froides aux fans de Sarah Michelle Gellar tout en amusant les autres avec d'improbables apparitions de Hilary Swank et Ben Affleck.

À chaque génération, il y a une élue. La décennie 1990 en a même connu deux. Car avant de devenir l’héroïne de sa propre série télé en 1997, Buffy Summers a été la tête d’affiche d’un film presque passé inaperçu à sa sortie cinq ans plus tôt. Arrivé sur la pointe des pieds sur Disney+ avec l’élargissement de son catalogue à destination des adultes, Buffy, tueuse de vampires a posé les bases d’un univers culte. Sans pour autant en avoir toutes les qualités.

Lassé des clichés des slashers où une jolie fille finit toujours par se faire zigouiller, Joss Whedon se décide à inverser le rapport de force. "J’ai commencé à penser que j’adorerais voir une scène où une blonde écervelée se retrouve dans une ruelle sombre, se fait attaquer par un monstre et lui botte le cul", explique-t-il à Empire. Buffy était née.

Celui qui à l’époque corrige les scénarios du tout Hollywood se lance dans la rédaction du sien. "L’idée du film c’est que Buffy est quelqu’un qui ignore tout du monde. Personne n’attend rien d’elle, sauf qu’elle soit jolie. Elle est gentille mais autocentrée et stupide. À terme, elle doit s’instruire sur les vampires et en devient plus mature", souligne-t-il. Il imagine alors une lycéenne – pompom girl et blonde, évidemment – du genre de celles qui traumatiseraient tout camarade de classe bien trop timide. La Buffy incarnée par Kristy Swanson est imbuvable au début du film, comme un personnage échappé de Clueless qui se serait trompé de film. 

Et c’est peut-être là le seul élément du matériel d’origine qui n’a pas été altéré. Si Joss Whedon rêvait de donner naissance à une série B effrayante, le résultat final n’a pas été à la hauteur de ses attentes. "Je n’étais pas d’accord avec la direction que prenait le film mais je me suis aussi tu parce que vous devez respecter le réalisateur", reconnaît-il auprès d’IGN. Buffy, tueuse de vampires ressemble à un gros fourre-tout mal écrit, où l’humour prend le dessus sur la peur. Souvent de manière involontaire. "J’avais écrit un film d’horreur sur une femme indépendante et ils l’ont transformé en comédie grand public. C’était terrible", souffle le créateur de la Tueuse au Telegraph. Il rejette même la faute sur le fait que la réalisatrice Fran Rubel Kuzui "a été incapable de contrôler" celui qu’il appelle "le vieux". Le bruit court que Donald Sutherland, casté pour jouer l’Observateur chargé d’accompagner Buffy, a été absolument odieux sur le tournage, modifiant lui-même ses dialogues dans son coin.

Luke Perry, un amoureux pas comme les autres

À dire vrai, l’iconique acteur américain semble un peu perdu à l’écran et pas franchement impliqué dans son rôle. Ajoutez à cela la première apparition au cinéma de la future actrice oscarisée Hilary Swank, une figuration des plus improbables du tout jeune Ben Affleck ainsi qu’un David Arquette en vampire très mal maquillé, et vous obtenez un mélange aussi cocasse qu’explosif. Tout n’est pas à jeter dans Buffy, tueuse de vampires. À commencer par Pike, le personnage de Luke Perry qui au-delà de ses vannes douteuses bouscule les codes en acceptant que celle qui l’aime soit plus forte que lui. Les deux tourtereaux dansent sur un pied d’égalité que viennent souligner les dialogues. "Tu veux mener, je suppose ?" lui demande-t-il alors qu’ils sont au bal de fin d’année. "Non", répond Buffy. "Moi non plus", ajoute-t-il. "C’est une bonne chose", souligne-t-elle.

Oui, Buffy, tueuse de vampires est un mauvais film. Mais replonger dans les débuts d’une héroïne féministe qui a bouleversé la télévision autant qu’elle a inspiré des millions de jeunes filles dans le monde est salutaire. Et vient prouver que rien n’entachera jamais cet incroyable personnage. Pas même une réalisation manquée ni les récentes révélations sur le comportement abusif de Joss Whedon sur le tournage de la série.  


Delphine DE FREITAS

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