"I am Greta" : un portrait de l'icône planétaire qui ne lève pas tous ses mystères

par Charlotte ANGLADE
Publié le 29 septembre 2021 à 7h50, mis à jour le 29 septembre 2021 à 13h07
I am Greta, au cinéma le 29 septembre 2021.
I am Greta, au cinéma le 29 septembre 2021. - Source : TIFF

CRITIQUE - En salles le 29 septembre, le documentaire biographique "I Am Greta" retrace le parcours de l'activiste écologiste Greta Thunberg. Engagée, l'œuvre de Nathan Grossman manque malheureusement un peu de matière.

Après être devenue malgré elle l'icône de la lutte pour le climat, Greta Thunberg fait aujourd'hui l'objet d'un documentaire biographique. I am Greta, en salles le 29 septembre prochain, retrace le parcours aussi inattendu qu'héroïque de cette adolescente de 15 ans atteinte du syndrome d'Asperger qui, du jour au lendemain, décide d'entamer une grève scolaire pour le climat.

Mis en relation avec la jeune fille et sa famille par une connaissance, le réalisateur suédois Nathan Grossman, qui avait déjà participé à la réalisation d'un documentaire biographique sur le joueur de foot Zlatan Ibrahimovic, a suivi Greta Thunberg dès le début de ses manifestations devant le parlement suédois, en 2018. De la conférence de Katowice sur les changements climatiques (COP24), où elle est invitée en décembre 2018, au sommet des Nations Unies sur l'action climatique, à New York, en août 2019, où elle se rendra en voilier, le documentaire met en lumière l'éclosion de cette figure écologiste, toujours sous l'aile bienveillante de son père, Svante.

Un sacerdoce mis en lumière avec justesse

Mais au-delà des joies et des victoires de Greta Thunberg, Nathan Grossman partage aussi ses colères et ses angoisses. Car la mission dont se sent investie l'adolescente se transforme vite en véritable sacerdoce. Alors que la jeune fille s'escrime à répéter, avec de plus en plus de véhémence, les mêmes discours alarmistes, elle se rend peu à peu compte de leurs faibles répercussions sur les décideurs. 

En témoigne une séquence ahurissante à la Commission européenne, où Jean-Claude Juncker qui, pour répondre à l’appel de l'activiste à agir, se met à disserter sur l'harmonisation à l'échelle européenne des chasses d'eau. "Ils disent tous : c'est génial que tu sois là, mais ils ne font rien. J'ai l'impression que tout le monde joue un rôle et fait semblant", se désole l'adolescente dans le documentaire.

Résolument engagé, le documentaire risque cependant de ne prêcher que des convaincus. Car au-delà de retracer ses différentes interventions, déjà très médiatisées et donc connues du public, I am Greta ne fait qu'esquisser le portrait de l'adolescente. Nous n'en apprendrons pas beaucoup plus sur son enfance ou sa famille, ni sur son quotidien avec le syndrome d'Asperger, qui semble pourtant lui avoir mené la vie dure. À quoi a pu ressembler son enfance ? Qui est son père, si discret dans le film, qui l'accompagne partout où elle va ? Qui est sa mère, quasiment invisible à l'écran ? Greta Thunberg ressort de ce documentaire tout aussi mystérieuse qu'elle ne l'était auparavant. Dommage.


Charlotte ANGLADE

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