COUP DE CŒUR – Produit par l’actrice Jessica Biel, ce thriller en 10 épisodes raconte les trois étés successifs de deux ados que tout oppose. L’une est portée disparue, l’autre est soupçonnée d’être impliquée. Aussi intrigant qu’addictif.
Son titre pourrait vite induire en erreur. Car Cruel Summer est loin de la pop solaire du groupe Bananarama. Loin de mettre du baume au cœur, la série prend aux tripes en narrant les destins croisés de deux adolescentes du Texas frappées par un même drame.
Kate Wallis est aussi belle et populaire que Jeanette Turner est timide et réservée. Sauf que quand la première disparaît sans laisser de trace un soir d’été en 1993, la vie de la seconde bascule du rêve au cauchemar jusqu’à faire d’elle la personne la plus détestée d’Amérique.
Cette idée de vérité et de non-vérité, "ma vérité et ta vérité", nous semblait très réelle
Jessica Biel, productrice
La série peint cette descente aux Enfers en se jouant de tout. Du temps, de la perspective et surtout de la vérité. Chacun des dix épisodes alterne les points de vue des différents personnages sur trois étés successifs, celui de la disparition en 1993 puis ceux de 1994 et 1995. De quoi brouiller les sentiments du spectateur qui se trouve bien indécis face à ce jeu de poker menteur. Un sentiment de malaise partagé par les productrices dès la lecture du scénario du pilote. "C’est quelque chose qui nous a vraiment attirées dans ce projet. On voulait vraiment que le public change d’avis au rythme des épisodes, qu’il se demande si Jeanette et Kate disaient vrai ou pas", explique Michelle Purple qui co-produit le programme avec l’actrice Jessica Biel.
"Cette idée de vérité et de non-vérité, 'ma vérité et ta vérité', nous semblait très réelle", poursuit la comédienne, fière de pouvoir "offrir aux femmes un moyen de raconter leur histoire, peu importe leur âge". Cruel Summer s’inscrit dans la lignée de Big Little Lies, le thriller très féminin de HBO avec Reese Witherspoon et Nicole Kidman. Une petite sœur à destination d’un public plus large encore qui vise autant les adultes que les ados. "Les plus âgés pourront regarder et avoir ce sentiment de nostalgie, les plus jeunes y trouveront un côté rétro", souligne Michelle Purple. Heureux hasard, le show écrit par Bert V. Royal arrive à un moment où les années 90 n’ont jamais été si populaires. "La période est énormément revenue à la mode, que ce soit dans les vêtements ou dans la musique. Le grunge est de retour par exemple. Le timing était parfait", acquiesce Jessica Biel qui s’amuse aussi du choc des générations sur le tournage.
"Olivia Holt, qui incarne Kate, n’avait aucune idée de ce qu’était un Walkman. Elle n’en avait jamais vu avant. C’est le genre de moments où on s’est senties vraiment vieilles avec Michelle", sourit la star de The Sinner qui aurait presque pu incarner l’une des mères des héroïnes. Les fans de Grey’s Anatomy retrouveront Sarah Drew (April Kepner), parfaite en mère de famille totalement dépassée. Cruel Summer fait moins rire qu’elle interroge, mettant en lumière des sujets de société essentiels comme les abus sexuels et les relations toxiques. La tension, portée par deux jeunes actrices très convaincantes, grandit crescendo avec à la clé un dénouement détonnant qui ne laisse pas indemne. Et donne envie d’en voir plus. Ça tombe bien : une deuxième saison, que Jessica Biel qualifie déjà de "plus brute de décoffrage encore", a déjà été commandée.
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>> Cruel Summer, avec Chiara Aurelia et Olivia Holt - 10 épisodes x 45 minutes dès le 6 août sur Prime Video