April Benayoum : "Je défendrai la lutte contre le harcèlement et la discrimination à Miss Monde"

Propos recueillis par Delphine DE FREITAS
Publié le 17 novembre 2021 à 16h20

Source : Sujet TF1 Info

INTERVIEW – Première dauphine de Miss France 2021, l’ex-Miss Provence s’envole ce samedi pour Porto Rico où elle tentera de décrocher la 70e couronne de Miss Monde le 16 décembre. Un concours où elle compte bien faire entendre sa voix, elle qui a été la cible de tweets antisémites.

Même liseré doré, même lettres bleues. Seule l’inscription est différente. À cinq jours du grand départ, April Benayoum étrenne désormais l’écharpe siglée "Miss World France". "La passation s’est faite dans la salle de bains", s’amuse au loin Ophély Mezino qui il y a deux ans avait bien failli l’emporter. La Guadeloupéenne ne quitte pas des yeux sa protégée.

Réunies dans un hôtel parisien pour un ultime shooting photo, les deux reines de beauté échangent beaucoup. Ce samedi 20 novembre, April Benayoum s’envolera pour Porto Rico où l’attendront 115 autres candidates. Et un titre que la France n'a plus gagné depuis Denise Perrier en 1953. L’aventure d’une vie pour l’ancienne Miss Provence et première dauphine de Miss France 2021 qui a répondu à nos questions. Sans jamais se défaire de son sourire.

LCI

Quand avez-vous appris que vous alliez représenter la France au concours Miss Monde ?

Sylvie Tellier m’a appelée il y a un mois et demi pour me l’annoncer, j’étais très heureuse. Je me souviens que j’étais seule dans mon appartement (elle rit) mais dès que je l’ai su, j’ai appelé mes parents et mes proches parce qu’eux aussi espéraient me voir partir. 

Comment se remet-on dans la machine des concours de beauté après quasiment un an d’arrêt ?

C’est vrai que, cette année, il n’y a pas eu de galas Miss France (qui rassemblent la reine de beauté et ses dauphines lors des élections régionales, ndlr). C’est dommage parce que ç'aurait été un beau moment de partage avec les filles. Je suis encore dans mon année de première dauphine donc je suis toujours dans la machine. C’est comme si rien ne s’était passé, on s’y habitue très vite.

Comment se prépare-t-on au concours Miss Monde, qui n'a rien à voir avec celui de Miss France ?

Je connaissais très peu de choses sur ce concours. J’étais plus habituée à regarder Miss Univers, qui est vraiment un show. Miss Monde est beaucoup plus dans l’humain, ça me ressemble davantage. C’est vrai que c’est très différent de Miss France donc on regarde les éditions précédentes, on se renseigne. Il faut quand même se préparer physiquement et mentalement. On est face à 115 candidates de pays différents qui sont aussi autant déterminées que nous. J’ai la chance d’être accompagnée d’Ophély Mézino, première dauphine de Miss Monde, qui me conseille beaucoup. Heureusement qu’elle est là.

Quel a été son conseil le plus précieux ?

Je pense que ce qui est important à Miss Monde, comme elle me l’a dit, c’est de tout faire avec le cœur. Il faut être 100% soi, 100% vrai et être bienveillant.

Je vais tout faire pour ramener la couronne
April Benayoum

Le concours de Miss Monde met en avant des projets caritatifs dans le cadre de sa section "Beauty with a purpose" - "une beauté avec un but". Allez-vous continuer à défendre la protection de l’environnement et des fonds marins comme lors de Miss France ?

Ça a été très compliqué pour moi de choisir. Je voulais parler de l’environnement mais avec ce qui m’est arrivé cette année, je ne me voyais pas m’engager sur autre chose que sur la lutte contre le harcèlement et la discrimination. Ça fait partie de ma vie maintenant, ça me tenait à cœur d’évoquer ce sujet.

Comment avez-vous vécu ces dernières semaines et la condamnation début novembre d’internautes après des tweets antisémites à votre encontre  ?

C’était un moment important parce que j’avais décidé de mener ce combat jusqu’au bout. Je me sens libérée. Ce qui était important, c’était d’amener ces personnes devant la justice pour qu’elles répondent de leurs actes. Être derrière un écran n’empêche pas la justice de vous retrouver. Je suis contente que la justice m’ait donné raison et que ces personnes ne soient pas restées impunies. Beaucoup de victimes ont honte et n’osent pas le révéler. Je sais que c’est difficile mais si vous voulez vous en sortir, il faut prendre les devants et en parler.

Savez-vous ce qui vous attend à Porto Rico ?

Nous sommes attendues sur place le 21 novembre pour 26 jours de préparation. La garde-robe à prévoir est énorme, entre les robes de soirée, les paires de chaussures… c’est pour ça que je prends quatre valises. Mais j’ai entendu dire que certaines candidates en ramenaient une dizaine chacune (elle sourit) ! On aura des défis, qui permettent de se qualifier pour le top 40. On n’a pas encore le planning définitif, tout n’est pas réglé comme une horloge. Je pense qu’on ne va pas trop dormir mais ce ne sont pas des vacances non plus !

Les frontières rouvrent un peu partout. Qui viendra vous soutenir jusqu’à Porto Rico ?

Mes parents et ma tante viennent. Je ne sais pas si je les verrai le soir du show parce que c’est tout du même une salle de 18.000 places. Mais savoir qu’ils seront là, c’est toujours rassurant. Surtout après un mois sans voir ma famille.

L’objectif, c’est la couronne ? On a déjà eu deux premières dauphines ces dernières années (Marine Lorphelin et Ophély Mézino, ça suffit !

Oui ! C’est vrai, on en a marre ! Il nous faut la couronne (elle sourit). Ça fait quelques années qu’on a très beaux classements à Miss Monde. Maintenant, je vais tout faire pour la ramener. Quoi qu’il arrive, je serais très fière d’avoir représenté notre pays. On croise les doigts !


Propos recueillis par Delphine DE FREITAS

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