Journées du Patrimoine : l'atelier Hylé soigne les objets d'art

par Jennifer LESIEUR
Publié le 18 septembre 2014 à 7h40
Journées du Patrimoine : l'atelier Hylé soigne les objets d'art

RESTAURATION - Ouvert en janvier 2014, l'atelier Hylé, dans le 10e arrondissement, regroupe six jeunes restauratrices pluridisciplinaires. Peinture, papier, métal, verre, céramique : aucune fissure, aucune tache ne leur résiste. C'est leur première participation aux Journées du Patrimoine.

Surtout, pas un geste brusque ! On entre dans l' atelier Hylé à pas feutrés, pour ne pas heurter du coude un vase chinois ou renverser son café sur une gravure précieuse. Les jeunes restauratrices qui occupent ce rez-de-chaussée ont beau être des as pour réparer tout dégât, on ne va pas leur imposer des heures sup par maladresse. Ici, elles sont six, spécialisées en peinture, en arts graphiques, en objets archéologiques et en matériaux inorganiques (métal, émail, verre, céramique). Leur métier : conserver et restaurer les œuvres d'art.

Rendre à l'objet son lustre originel

Raphaëlle Rolland soigne "les plans, les archives, mais aussi les maquettes et les documents en papier en 3 dimensions", et des gravures comme celle qu'elle vient de terminer, représentant une bataille navale du XVIIIe siècle, si propre qu'elle paraît neuve. "Elle était très sale et oxydée, explique Raphaëlle Rolland, il faut d'abord procéder à un nettoyage à sec pour enlever la poussière, avec des chiffons, des pinceaux, des gommes, puis un nettoyage humide qui permet de retirer une bonne partie des produits d'oxydation." Puis elle comble les déchirures et lacunes de l'œuvre, consolide avec du papier japonais, et fait un client heureux.

Une méthode scientifique

Les clients sont soit des musées, soit des particuliers. L'atelier Hylé peut répondre à toutes les demandes : "On veut présenter un atelier pluridisciplinaire, où on met en avant l'intérêt de travailler plusieurs spécialités, ce qui est assez rare dans notre profession" constate Camille Béziers, restauratrice en objets d'art et archéologiques, aux prises avec un vase cloisonné. Une profession vue de l'extérieur quelque part entre l'art et l'artisanat, alors que ce n'est pas le cas : "On a une formation en chimie, et on ne voit pas assez notre démarche méthodologique et scientifique", poursuit-elle. Quoiqu'il en soit, pour leur première participation aux Journées du Patrimoine, les restauratrices auront à cœur de montrer "le but de ce métier, qui est de préserver le patrimoine pour pouvoir le transmettre". En un seul morceau de préférence.
 


Jennifer LESIEUR

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