L'artiste Deborah de Robertis jugée pour exhibition au musée : "Je voulais montrer le corps d'une vraie femme"

Publié le 14 décembre 2016 à 7h28, mis à jour le 14 décembre 2016 à 7h33
L'artiste Deborah de Robertis jugée pour exhibition au musée : "Je voulais montrer le corps d'une vraie femme"
Source : SIPA

JUSTICE - La performeuse et artiste Deborah de Robertis avait rendez-vous avec la justice, ce mardi 13 décembre, poursuivie pour exhibition sexuelle.

La justice devait poser les limites de l'exposition de la nudité dans une performance artistique, durant ce procès. L'artiste franco-luxembourgeoise Déborah de Robertis comparaissait ce mardi devant le tribunal pour deux apparitions partiellement dénudée dans des musées. A la barre du tribunal correctionnel de Paris, Déborah de Robertis a expliqué qu'elle voulait "montrer le corps d'une vraie femme", là où "Barbie n'a pas de tétons et pas de poils sur le sexe". 

Elle a tenu à rappeler l'omniprésence de la nudité dans l'art. Selon elle, la déclarer coupable serait à ses yeux "se tromper d'objet" et "mettre sur le même plan un geste mortifère", l'exhibition sexuelle, et un "geste de vie", sa performance. Qu'a bien pu faire cette artiste pour s'attirer ainsi les foudres ? Petit rappel des faits. 

"Des trucs qui sont quand-même choquants" pour un jeune public

Le 27 mars dernier, l'"artiste performeuse" de 32 ans s'était invitée à une exposition consacrée à Bettina Rheims à la Maison européenne de la photographie à Paris. Près d'un cliché de Monica Bellucci devant un plat de spaghettis, Déborah de Robertis, vêtue d'une longue veste de vinyle rouge ouverte, laissant apparaître ses seins, s'était renversé une bouteille de ketchup sur la poitrine. Le 18 septembre, cette fois elle s'était rendue à une  exposition sur le thème de la poupée Barbie. Avec une perruque blonde sur la tête, l'artiste était arrivée dans une combinaison couleur chair, qui laissait à nouveau apparaître ses seins. En haut de ses cuisses, elle arborait une abondante toison pubienne factice. 

Choquée, une visiteuse avait même déposé plainte arguant que l'artiste avait pris "une pose suggestive". Il y avait "peut-être des trucs philosophiques et féministes", mais que les enfants ne peuvent pas comprendre, en tout cas aux yeux de cette femme, "des trucs qui sont quand même choquants" pour un jeune public. Ce sont ces deux performances qui étaient au coeur du procès. Son avocat a plaidé la relaxe, estimant que sa cliente et toute cette affaire navaient rien à faire devant un tribunal. Le jugement sera rendu le 1er février.

Déjà rappelée à l'ordre pour des performances au musée d'Orsay

Ces deux performances au coeur du procès sont "parmi les plus chastes" de Déborah de Robertis, a relevé la présidente du tribunal. Ses deux apparitions au musée d'Orsay, n'avaient pas été aussi "vertueuses". En 2014, elle s'était en effet mise en scène devant "L'Origine du monde" de Gustave Courbet, célébrissime tableau représentant un sexe de femme, dans la même posture. 

Et en janvier dernier, elle s'était allongée dénudée sous le tableau "L'Olympia", imitant ce chef d'oeuvre d'Edouard Manet qui représente une jeune femme nue sur un divan avec, au second plan, une femme noire lui présentant un bouquet de fleurs. Peint en 1863, le tableau fit scandale à l'époque par sa représentation très commune d'une prostituée. Dans les deux cas, elle a fait l'objet d'un simple rappel à la loi. 


La rédaction de TF1info

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