Mort du prince Philip : un style entre humour et franc-parler

Maxence GEVIN avec AFP
Publié le 9 avril 2021 à 15h30, mis à jour le 9 avril 2021 à 15h59
Le prince Philip, le gaffeur royal
Le prince Philip, le gaffeur royal - Source : Adrian DENNIS / POOL / AFP

PORTRAIT - L'époux de la reine Elisabeth II est décédé ce vendredi à l'âge de 99 ans. Impétueux et doté d'un sens de l'humour qui l'a souvent fait basculer au-delà du "politiquement correct".

Jamais avare de bons mots... parfois trop. Décédé ce vendredi à l'âge de 99 ans, le prince Philip laisse derrière lui l'image d'un homme impétueux, parfois en décalage avec le "politiquement correct". En sept décennies passées à composer avec le protocole, il a souvent commis des gaffes, à coups de dérapages racistes et de blagues douteuses. Au point de friser parfois l'accident diplomatique. 

En 2001, lors d'une conversation avec un jeune garçon lui confiant son rêve de devenir astronaute, il s'exclame : "Tu ne pourras jamais voler là-dedans, tu es trop gros". Un an plus tard, il récidive dans un autre registre. "Vous vous battez toujours à coups de lances ?", lance-t-il à un Aborigène lors d'une visite en Australie. Rebelote en 2003 devant le président nigérian Olusegun Obasanjo. "On dirait que vous êtes prêt à aller au lit !", s'exclame-t-il à propos de la tenue traditionnelle portée par le chef d'État. 

"L'art d'ouvrir sa bouche et d'y mettre son pied"

Aux côtés de la reine pendant plus de 73 ans, le duc d'Édimbourg a, à plusieurs occasions, a été pris à commettre des bourdes, parfois aux relents xénophobes. "Ne restez pas trop longtemps, sinon vous allez avoir des yeux bridés", recommande-t-il à des étudiants britanniques en stage en Chine en 1986. En 2009, il demande à une troupe de danseurs noirs : "Vous êtes tous de la même famille ?". "Vous descendez presque tous de pirates, non ?", avait-il interrogé quelques années auparavant, en 1994, un riche habitant des îles Caïmans. 

Le prince Philip n'a pas non plus manqué de se mélanger les pinceaux. Exemple frappant en 1997, lorsque pour s’adresser à Helmut Kohl, qu’il rencontre en 1997, il utilise le titre de "Reichskanzler", qui n’était autre que celui… d’Hitler.

Volontiers ironique et peu protocolaire, il se distingue aussi par des railleries plus légères. À l'approche de son 90e anniversaire en 2011, il aura notamment cette formule emblématique : "Ça commence à tomber en morceaux".

Malgré tout, la reine ne lui a jamais tenu rigueur de ses écarts de langage. Pas plus d'ailleurs que ses sujets, reconnaissants qu'il apporte un peu de légèreté dans une monarchie aseptisée. Lors d'un discours au Conseil général britannique de la médecine dentaire, en 1960, il dira à propos de cette fâcheuse tendance à commettre des gaffes : "La dentopédologie est l'art d'ouvrir sa bouche et d'y mettre son pied. Je l'exerce depuis des années". 


Maxence GEVIN avec AFP

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