Nawell Madani : "Je parle de ma lose et de mes réussites"

Publié le 17 février 2014 à 18h47
Nawell Madani : "Je parle de ma lose et de mes réussites"

POTRAIT – Productrice, danseuse, aujourd'hui comique à succès, la trajectoire de Nawell Madani n'a pas été simple. Metronews a rencontré l'étoile montante de l'humour francophone.

"J'ai écrit mon spectacle toute seule", confie Nawell Madani, en nous offrant chocolats et boissons dans sa loge du Palais des Glaces transformée en coquet boudoir. Comme dans son one-woman-show "C'est moi la plus belge", où elle avoue "parler beaucoup d'elle", la jeune femme met à l'aise dès le début. Née en Belgique de parents algériens, elle débarque à Paris aux débuts des années. Elle a 21 ans et rêve de devenir danseuse. C'est sur un autre type de scène, celle du Jamel Comedy Club, le temple parisien du stand-up qu'elle se fera connaître.

"Avec son show solo, c'est sur un ton plus personnel qu'elle s'exprime aujourd'hui. "J'ai un peu voulu sortir de cette forme d'humour. En 8-10 minutes, on n'a pas le temps de s'installer : on fait de la punchline", observe-t-elle. "Mais cela m'a beaucoup apporté". Une expérience mitigée qu'elle avait relaté dans un article publié dans Libération qui avait fait beaucoup de bruit. "Je voulais montrer les coulisses de cet univers. On te vole tes vannes avant de monter sur scène, on suppose que tu es là juste grâce à ton physique… Ce côté cru et franc que j'avais sur scène, il n'est pas venu par hasard. Aujourd'hui, même si la route a été dure, je les remercie !"

Humour trash mais conscient

Nawell Madani, initiatrice de la "teuch life" (pendant féminin de la "thug life", la vie de gangster, chère aux rappeurs, ndlr) se considère-t-elle comme une humoriste féministe ? "C'est le métier qui est machiste ! C'est difficile pour toute femme dans les métiers tenus par les hommes. La ministre qui s'est mise en robe et s'est fait siffler (Cécile Duflot, ndlr) est un bon exemple." Avant le Palais des Glaces, "le spectacle a été joué trois mois à guichets fermés aux Feux de la Rampe, une petite salle de 130 places", boosté par ses "Instawell" , des pastilles vidéos de seize secondes, publiée sur le réseau Instagram.

Dans "C'est moi la plus belge", Nawell Madani reprend également quelques uns des sketchs de ses débuts. Avec l'ambition de parler au plus grand nombre. "Je vanne tout le monde, je me le permets parce que le public le permet ! Le public ne vient pas voir une Maghrébine, mais une femme qui parle de sa loose, de ses déboires, de ses réussites". Avant d'ajouter : "Si je fais partie de celles qui ouvrent des portes, tant mieux."


La rédaction de TF1info

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