Marine Delterme incarne Victoire dans "Loin de chez moi" sur TF1 : "À la télévision les femmes sont reines"

Propos recueillis par Rania Hoballah
Publié le 18 octobre 2021 à 17h20
Marine Delterme, dans "Loin de chez moi", sur TF1. Méfiez-vous de son joli sourire...
Marine Delterme, dans "Loin de chez moi", sur TF1. Méfiez-vous de son joli sourire... - Source : JEAN-PHILIPPE BALTEL / TF1

INTERVIEW - Dans "Loin de chez moi", diffusé lundi 18 octobre sur TF1, l'héroïne d'"Alice Nevers" change de registre et incarne une mère de famille un brin inquiétante dont la jeune fille au pair a mystérieusement disparu.

Depuis quasiment 20 ans, elle incarne une juge dans Alice Nevers. Ce lundi 18 octobre, Marine Delterme change radicalement de registre avec Loin de chez moi (21h05 sur TF1), un thriller sombre et angoissant dans lequel elle incarne Victoire, une peintre fragile dont la baby-sitter a mystérieusement disparu. Alors qu'elle accueille Morgane, une nouvelle jeune fille au pair chez elle, cette dernière va faire des découvertes troublantes… 

Qu'est-ce qui vous a séduit dans la fiction ? 

J'ai trouvé que c'était thriller était très efficace avec des personnages intéressants qui ne sont pas des coquilles vides. Victoire est un personnage est très ambivalent, c'est une femme abimée par son ex-mari qui traverse une crise. Alors qu'elle est fragilisée par la perte de sa jeune fille au pair, elle en accueille une autre qui est fragile, elle aussi, puisqu'elle est diabétique. 

"Loin de chez moi" montre que les apparences sont trompeuses. C'est assez réjouissant…

Et très chabrolien. Cette famille a un côté parfait en apparence, mais sous ce vernis de gens très chics, il y a une vraie tension dans cette maison. Il y flotte une inquiétude même pour les enfants. 

Ce n'est pas anodin de rentrer dans l'intimité d'une famille, non ? 

Oui, cette jeune fille qui rentre dans ce microcosme qu'est une famille va bouleverser les choses. Dans les deux sens, d'ailleurs. On parle souvent des faits-divers autour des jeunes filles au pair maltraitées, mais il y a aussi des baby-sitters qui créent des problèmes en maltraitant les enfants par exemple. C'est d'ailleurs tout le problème : ce sont des jeunes filles dont on doit, au final, s'occuper comme un enfant.

Jeune fille au pair, c'est un métier à risque ? 

On peut dire ça ! 

J'ai eu plus de problèmes quand j'ai commencé à être mannequin en France qu'à New York
Marine Delterme

À 18 ans, vous vous êtes aussi retrouvée loin de chez vous. Quel souvenir gardez-vous de votre expérience en tant que jeune mannequin à New York ? 

J'en garde un très bon souvenir. En réalité j'ai eu plus de problèmes quand j'ai commencé à être mannequin en France. Je sortais de la fac de droit et j'ai été projetée dans des agences avec des façons de faire brutales. J'ai entrevu un milieu trouble, dont on parle plus aujourd'hui et ça ne m'a pas plu du tout… J'ai donc quitté ce milieu avant d'être à nouveau approchée. Mais j'ai eu la chance de travailler dans une agence bienveillante et dirigée par des femmes. Quand je suis allée à New York, c’était fabuleux. 

Marc Lavoine, qui joue votre mari, est un ami, mais vous n'aviez jamais tourné ensemble. Comment s'est passé la collaboration ? 

Oui, ça fait 30 ans qu'on se connaît. Justement, il était venu à New York et je lui avais prêté mon appartement ! On s'aime beaucoup, mais on n'avait jamais eu l'occasion de travailler ensemble. Ça a été un réel plaisir, car Marc, c’est un monde à lui tout seul ! On s'est tout de suite compris sans devoir se parler. 

Je ne pouvais pas jouer Alice Nevers jusqu'à 80 ans !
Marine Delterme

TF1 se dirige vers des fictions très engagées, sur des faits de société. C'est important que la télévision éveille les consciences ? 

C’est primordial. TF1 a endossé un rôle de lanceur d'alerte, et c'est important quand on touche autant de gens de ne pas être vain. Je trouve que la télévision a pris un virage incroyable. Il y a un grand niveau d'exigence. Grâce aux séries, on peut développer un personnage et c'est passionnant. Et je trouve qu'à la télévision, les femmes sont reines. On leur offre de très beaux rôles.

La télévision a donc réussi sa mue ? 

Oui, complètement. Moi, quand j'ai commencé à jouer dans des séries on me disait que j'étais folle. Mais je ne suis pas quelqu'un de snob, j'ai toujours aimé les séries, j'ai grandi avec. Et aujourd'hui tout le monde y vient.

Alice Nevers s'apprête à tirer sa révérence après 18 saisons. C'est difficile de lui dire au revoir ? 

En fait, je me suis dit que je ne pouvais pas jouer Alice Nevers jusqu'à 80 ans ! Comme pour tout le monde, la période du Covid m'a poussée à la réflexion. Avec TF1 nous avons décidé ensemble d'arrêter cette magnifique aventure et j'ai tout de suite enchaîné avec Loin de chez moi et Manipulations sur France 2. J'ai donc beaucoup de plaisir de m'envoler ailleurs même si j'ai un petit regret de la laisser évidemment. Mais je suis contente, car nous allons offrir un très beau final à la hauteur de cette série aussi emblématique et forte. 


Propos recueillis par Rania Hoballah

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