Remise du Covid, Clémence Botino est prête : "Je serai une guerrière le soir de Miss Univers"

Propos recueillis par Delphine DE FREITAS
Publié le 7 décembre 2021 à 16h54, mis à jour le 9 décembre 2021 à 10h48

Source : Sujet TF1 Info

INTERVIEW – Après dix jours passés enfermée dans une chambre d’hôtel, Miss France 2020 rejoindra dès ce mercredi ses concurrentes pour les ultimes répétitions avant le début des festivités ce vendredi. Un soulagement pour la Guadeloupéenne de 24 ans qui a été testée positive au Covid-19 à son arrivée en Israël.

Son sourire est revenu. Sa voix également. Clémence Botino a compté les jours jusqu’à ce mercredi 8 décembre qu’elle qualifie de "libération". À l’isolement depuis son arrivée en Israël, Miss France 2020 débutera enfin dans quelques heures l’aventure Miss Univers pour laquelle elle se prépare depuis des mois.

"Je me disais que je n’étais sans doute pas la seule parce qu’on est 80 candidates mais au final, j’étais bien la seule positive au Covid-19. Ça a été la douche froide", nous raconte-t-elle. Motivée comme jamais, elle revient pour LCI sur sa semaine plus studieuse qu’il n’y paraît en vue de l'élection qui s'ouvre vendredi avec le preliminary show. L'élection télévisée se tiendra dans la nuit de dimanche à lundi. Et les votes sont encore ouverts sur l'application du concours, précise la Guadeloupéenne.

Racontez-nous ce qui s’est passé à peine arrivée en Israël…

J’ai atterri le dimanche 28 novembre et j’ai dû respecter une quarantaine obligatoire de 24 heures. J’étais déjà malade, fatiguée. Je n’étais pas en forme. Le lundi midi, on m’a appelée pour m’annoncer que j’étais positive au Covid. Sur le moment, je suis restée calme au téléphone car on m’a expliqué que l’isolement prendrait fin le 8 décembre et que je pourrais réintégrer l’élection de Miss Univers. Puis j’ai appelé mes proches et je me suis effondrée. J’ai pleuré une bonne partie de la journée puis j’ai été déplacée dans un hôtel pour faire ma quarantaine.

Votre statut de "Miss France Covid", vous préférez vous en amuser maintenant ?

Oui parce qu’on a fait ce qui était presque impensable et digne d’un film. C’était tellement gros qu’à un moment donné, il faut en rire ! Tout aurait pu bien se passer. J’y étais presque, j’ai quand même réussi à prendre l’avion. Mais encore une fois, le Covid a chamboulé ma vie.

Vous nous confirmez que vous participerez au preliminary show dès vendredi avec votre costume national de Joséphine Baker, à la veille de la grande soirée de l'élection ?

Oui, bien sûr ! On a tellement travaillé sur ce costume avec mon équipe. On a vu ce que représentait Joséphine Baker lors de sa cérémonie d’entrée au Panthéon, quel était son message de paix. Elle était juive, je suis en Israël. Il fallait absolument que je porte cette tenue. C’était trop dur pour moi de renoncer à cette partie de la compétition et heureusement, je vais pouvoir y prendre part. Je vais pouvoir rendre cet hommage.

Vous avez d'ailleurs suivi l’entrée au Panthéon de Joséphine Baker...

C’était sans doute la journée la plus émouvante de mon isolement. J’avais pris le temps d’étudier en détail la vie de Joséphine Baker. J’ai trouvé la cérémonie magnifique. On a tourné une vidéo pour mettre en scène le costume, dans un cabaret, avec une mélodie de Joséphine Baker. J’ai reçu cette vidéo le lendemain de la cérémonie, ça a été l’effondrement. Je trouve qu’on a réussi à mettre de l’émotion dans cet hommage, à notre échelle. Je suis fière de porter ce message à l’international.

L’organisation Miss Univers ne m’a jamais tenue à l’écart. Ils m’ont envoyé les vidéos des chorégraphies à faire sur scène en début de cérémonie pour que je les apprenne à distance
Clémence Botino

À quoi ressemblaient vos journées à l’isolement ?

Elles étaient assez courtes car à 17h, il fait nuit. Je me réveillais assez tard, ça permettait à la journée de passer plus vite. En début d'après-midi, je profitais de la lumière du jour pour tourner des vidéos pour les réseaux sociaux.  Je me suis relâchée, je n’avais plus rien à perdre. Ça a créé un lien plus fort avec ma communauté, les gens ont été tellement bienveillants que j’en suis encore bouche-bée. J’ai repris le sport depuis quelques jours. J’appelle toutes les personnes de mon répertoire et heureusement qu’on a six heures de décalage horaire avec la Guadeloupe, ça me permet de parler plus longtemps avec mes proches (elle sourit). J'ai beaucoup lu également. Cet isolement m’a aussi permis de me retrouver, de faire le bilan de ces deux dernières années qui ont été très intenses. 

Avez-vous jeté un œil au programme de vos concurrentes sur leurs réseaux sociaux ?

Ça, ça fait un peu mal. Je suis en Israël depuis dix jours mais je n’ai rien vu du pays, ce n’est vraiment pas de chance. Ce n’est pas facile de voir l’aventure des filles parce que j’aurais aimé vivre ça avec elle. Mais l’organisation Miss Univers ne m’a jamais tenue à l’écart. Ils m’ont envoyé les vidéos des chorégraphies à faire sur scène en début de cérémonie pour que je les apprenne à distance. J’ai fait des réunions sur Zoom avec eux. De nombreuses candidates m’ont envoyé des messages pour me dire qu’elles avaient hâte de me voir. Tous m’ont maintenue dans l’aventure malgré tout mais ce n’est pas évident.

Avez-vous un message pour ceux qui vous ont soutenue à distance ?

Bien sûr merci, et je le dis du plus profond de mon cœur. Pour mes parents, ce n’était pas évident de savoir leur petite fille toute seule à l’autre bout du monde. Mon père a été très touché par les messages qu’il a reçus. Merci à tous pour vos encouragements. C’est aussi grâce à vous que j’ai tenu, on est une équipe ! 

Les frontières d’Israël étant fermées aux étrangers, vos proches vont devoir rester en Guadeloupe…

Ils ont tous dû renoncer à venir. Ils seront là à distance, je préfère les savoir chez eux que dans la même situation d’isolement. Ça ne m’empêchera pas d’être heureuse, de briller et d’avoir plein d’émotions le soir de Miss Univers. Je crois même qu’une chaîne locale va diffuser l’élection en direct parce qu’aux Antilles, ce sera à une heure assez correcte dans la soirée. Je crois aussi qu'Iris Mittenaere est dans le jury cette année, j’espère que ça me permettra de me sentir plus rassurée.

Il y a deux ans, Maëva Coucke avait été applaudie pour sa résilience après sa chute sur scène. Pensez-vous que votre expérience à l’isolement peut vous aider pour le reste de l’aventure ?

Ça fait partie de mon histoire. On vit une crise mondiale dont on n’arrive pas à sortir. Je n’avais jamais eu le Covid et je me disais que je ne l’aurais peut-être jamais. Et au final, il a frappé à un moment très important dans ma vie. On est tous dans le même panier. J’ai tiré du positif de cette situation. J’ai été la Miss France Covid, ça fait aussi partie de ma force. J’ai beaucoup grandi. L’histoire qu’on a, il faut l’assumer et la porter. C’est le message que j’espère diffuser.

Lors de notre dernière rencontre, vous nous aviez assuré que vous seriez une dancing queen sur la scène de Miss Univers. Est-ce qu’on peut dire que vous êtes désormais une warrior queen, une reine guerrière ?

Bien sûr (elle rit) ! La dancing queen est une warrior queen. Certains me disent que je suis une guerrière, mais je n’ai pas demandé à l’être (elle rit).  Je voulais juste vivre mes années Miss France tranquillement mais le destin a choisi ça pour moi. Tant pis, je serai une guerrière le soir de Miss Univers ! On a besoin d’histoires qui font sourire. Si la mienne peut permettre à quelqu’un de se sentir mieux, j'en suis ravie.


Propos recueillis par Delphine DE FREITAS

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