GÉNIE DU MAL - Il était surnommé le cobra" ou encore "le bikini killer"... Le Français Charles Sobhraj, incarné par Tahar Rahim dans la série "Le Serpent" sur Netflix, est soupçonné de nombreux meurtres de touristes dans les années 70. Retour sur l'histoire d'un tueur en série pas comme les autres.
Escroc, séducteur, détrousseur de touristes, roi de la cavale, expert en poisons mais surtout meurtrier diabolique... Dans "Le Serpent", mini-série de Netflix, sortie le 2 avril, Tahar Rahim incarne Charles Sobhraj, tueur en série français qui a défrayé la chronique dans les années 1970. Celui qu'on surnommait "Le Serpent", notamment pour ses cavales répétées mais aussi pour sa capacité à manipuler ses victimes serait à l'origine d'une trentaine de meurtres. Retour sur le parcours d'un génie du mal qui a longtemps échappé à la police.
L'homme est né en 1944 à Saïgon d'une mère vietnamienne et d'un père indien avant d'hériter de la nationalité française à la suite du remariage de sa mère avec un militaire français. Attiré par le crime dès son plus jeune âge, il écope de sa première peine de prison à l'âge de 19 ans. Après trois ans derrière les barreaux, il s'éprend d'une jeune Française, Chantal Compagnon, qu'il épouse quelque temps plus tard. Le couple aura une fille. S'il essaie de se ranger durant un temps, le naturel revient vite au galop...
Les meurtres en bikini
Arrivé en Inde dans les années 1970, accompagné de sa femme, Charles Sobhraj prend la tête d'un réseau de vols de voitures et trouve une nouvelle passion : détrousser les touristes venus dans la région. Comment ? Il se lie d'amitié avec eux, les drogue puis les vole. Ses victimes favorites sont les jeunes hippies venus en Asie, à la recherche de nouvelles expériences.
En 1971, il prend en otage une danseuse américaine, dans le seul but d’accéder à la bijouterie qui se trouve en dessous de sa chambre. S'il y parvient, il est rattrapé par la police, finit en prison avant de réussir à s’évader. Suivront d'autres séjours derrière les barreaux comme en Afghanistan ou en Grèce. En 1975, il rentre en Inde, seul... Lassée de ces cavales à répétition, sa femme le quitte et rentre en France.
C'est à ce moment-là que Charles Sobhraj devient le tueur qu'on connaît aujourd'hui. Il fait la rencontre de Marie-Andrée Leclerc, une jeune Canadienne qui tombe rapidement sous son emprise. Le couple qui se fait appeler Alain et Monique se rend en Thaïlande pour se lancer dans le trafic de pierres précieuses et dépouiller les touristes qu'il drogue sur leur passage. Avec la complicité d’un homme de main, l’Indien Ajay Chowdhury, le premier meurtre survient : une touriste américaine âgée de 18 ans est retrouvée étranglée sur une plage de Pattaya. Elle est vêtue d’un simple maillot de bain.
D'autres corps de voyageurs sont aussi retrouvés sur des plages d’où le surnom "Bikini Killer" et la plupart du temps, ils sont calcinés. La présence d'un serial killer agissant en Thaïlande, au Vietnam, au Népal ou encore en Inde ne fait plus de doutes.
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Séducteur un jour, séducteur toujours...
Arrêté en 1976 après avoir tenté de droguer un groupe d'une vingtaine de touristes dans un hôtel de New Delhi, le couple est condamné à 12 ans de prison pour lui et 6 ans pour elle. Atteinte d’un cancer, cette dernière rentrera au Canada et décédera quelques années plus tard.
En 1986, alors qu’il est sur le point d’être extradé en Thaïlande – où il risque la peine de mort — il parvient à s’évader de la prison de Tihar. Arrêté à nouveau deux semaines plus tard, il arrive à ses fins. Sa peine est prolongée de dix ans, et il n’est pas transféré en Thaïlande. Charles Sobhraj l'a encore échappé belle...
Une fois libre, au début de l’année 1997, le Serpent rentre alors en France. Tueur en série le plus célèbre de son époque, Charles Sobhraj prend un agent et négocie ses interviews. En 2003, il se rend au Népal pour monter soi-disant une affaire d'exportation de châles népalais et fonder une école pour les enfants indigents.
Reconnu dans la rue par un journaliste, il est arrêté car toujours soupçonné du meurtre d'une Canadienne et d'une Américaine dans ce pays, en 1975. Condamné à la prison à perpétuité en 2004, il y est toujours incarcéré. Mais l'homme aujourd'hui septuagénaire, toujours séducteur et manipulateur, s'est depuis remarié en prison avec la fille d’une de ses avocates népalaises, Nihita Biswas, de 44 ans sa cadette.