VIDEO - Rembrandt allume les projecteurs au musée Jacquemart-André

par Jennifer LESIEUR
Publié le 11 octobre 2016 à 10h57

Source : Sujet TF1 Info

CLASSIQUE - Le maître hollandais du XVIIe siècle est à l'honneur de "Rembrandt intime", au musée Jacquemart-André jusqu’au 23 janvier 2017. On s'y laisse éblouir par les techniques qui ont fait de lui l’un des peintres les plus révolutionnaires de son époque, dans ses clair-obscurs et ses portraits pas toujours flatteurs.

S’il n’y avait pas les gardiens, on serait tenté d’éteindre les éclairages du musée Jacquemart-André. Pourquoi ? Pour prouver que les tableaux de Rembrandt irradient d’une lumière dorée. Même dans les espaces un peu confinés qui abritent "Rembrandt intime", la nouvelle exposition temporaire de ce magnifique hôtel particulier, portraits, gravures et lavis diffusent une vibration qui traverse les siècles sans encombre.

Maître du clair-obscur, Rembrandt l’était dès l’âge de 23 ans : Les pèlerins d’Emmaüs (1629) est un tableau si frappant, si moderne qu’on pourrait croire à une œuvre de la maturité. On y voit un Christ de profil, plongé dans l’ombre, sous le regard effaré d’un pèlerin inondé de clarté : une composition audacieuse, techniquement parlant, qui sublime le mystère de la foi.

La lumière et l’or parent la plupart des portraits de Rembrandt, fasciné par l'Orient. Ses fameux autoportraits en premier lieu : avec ses boucles rousses, il ne manquait ni de matière, ni de volume. Il s’en est servi pour auréoler de tendresse sa jeune épouse Saskia, enroulée dans du velours, la main posée sur un ventre rebondi : leur fils Titus rêvasse sur un mur à la fin de l’exposition.

Si ces tonalités orientales embellissent ses proches, Rembrandt est un peu plus tranchant et réaliste dans ses commandes : représenter des princesses, d’accord, mais avec leurs poches sous les yeux ! Ainsi, le Vieil homme en costume oriental affiche plus de noblesse que la pauvre petite Amalia van Solms, d’une pâleur ingrate au-dessus de son col de dentelle.

Même dans ses gravures, monochromes par essence, Rembrandt arrive à donner vie aux cours d’eau et aux bois maigrelets de sa Hollande natale. Si la foule le permet, on peut contempler ces quasi-miniatures longuement, comme si l’on regardait à travers la fenêtre d’une chaumière du XVIIIe siècle. Et imaginer à nos côtés un Rembrandt intime qui s'est toujours renouvelé, dans l’ombre de son atelier.


Jennifer LESIEUR

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