Tour de France 2016 : comment on a failli remporter la première étape à Utah Beach

Publié le 2 juillet 2016 à 9h00
Tour de France 2016 : comment on a failli remporter la première étape à Utah Beach

CYCLISME – Le Grand Départ du Tour de France c'est pour le 2 juillet. Trois mois plus tôt, metronews a pu repérer le parcours de la toute première étape, qui se court entre le Mont-Saint-Michel et Utah Beach Sainte-Marie-du-Mont. Evidemment pas les 188 km prévus par l’organisation mais plutôt les 15 derniers... Et c’était déjà bien suffisant ! On peut d'ores et déjà vous annoncer que ce lever de rideau sera extrêmement piégeux pour le peloton. En selle !

La première étape, comme si vous y étiez. Si les coureurs qui participeront à cette 103e édition du Tour de France avaleront très exactement 3 419 km de routes pour rallier la Manche à Paris en trois semaines (en passant évidemment par les Pyrénées et les Alpes), nous, à metronews, on a enfourché notre bécane pour tester une version beaucoup plus resserrée.

Une mise en jambe costaude pour prendre le pouls de cette Grande Boucle : les 15 dernières bornes de la 1re étape, inédite, entre le Mont-Saint-Michel et Utah Beach. Il s'agit en fait du même parcours que pourront faire les clubs cyclistes locaux durant plusieurs étapes grâce à "Rand’eau de Vittel", partenaire majeur du Tour depuis neuf ans.

Alors, comme ces amateurs passionnés, on s’est pris pour des pros au côté de l’ancien coureur David Moncoutié et ça n’a pas trop mal fonctionné. Il faut dire qu’une fois pris l’habitude de la tenue moulante de rigueur (pas forcément saillante pour tous…) et du contact de son postérieur avec la chamoisine, tout roule. Presque tout seul, d’ailleurs, car les vélos mis à disposition pour l’occasion sont les mêmes que ceux utilisés par le peloton et permettent d’aller très vite, même sans moteur... Chaque coup de pédale décuple sans trop d’efforts la vitesse et l’on se sent pousser des ailes.

Trop en confiance, on se permet même un petite vanne à Moncoutié

Parti du parvis de la célèbre église de Saint-Mère-Eglise, où un parachutiste américain est resté accroché au clocher pendant le débarquement des Alliés le 6 juin 1944, le paysage défile ensuite à toute allure. A notre allure, devrait-on en fait plutôt dire… Car lorsque, un peu trop en confiance, on se permet une petite vanne à Moncoutié du genre "Il est facile en fait ton sport", l’ancien grimpeur désormais ambassadeur pour Vittel vous fait vite redescendre sur terre : "Ouais, mais là, on est même pas à 30 km/h, c’est même pas la vitesse d’une sortie pépère à l’entraînement…"

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Bref, la campagne normande s’étire à notre rythme. Et si pour cette première étape du Tour, le bord des routes sera noir de monde samedi, là, seules une poignée de vaches assistent à nos exploits sur la selle. Chef-du-Pont, Sainte-Marie-du-Mont, on avale sans difficultés les derniers kilomètres avant l’arrivée, et on se dit que les coureurs vont quand même pas beaucoup se fouler pour se lever de rideau. Mais les spécialistes, eux, savent : routes parfois étroites, peu de possibilités de relance et vent marin de face, cette arrivée sur Utah Beach est très piégeuse.

"Peu de virages et de villages dans le final, ça veut dire risque de chute à l’arrivée"

"Ça devrait se finir au sprint, mais il peut y avoir des surprises, nous explique Thierry Gouvenou, le directeur de course du Tour de France, et donc artisan du tracé de l’épreuve. Le peloton va arriver très compact, celui qui voudra l’emporter va devoir être un peu kamikaze et ne pas avoir peur de frotter. Ça pourrait être chaud…" D’autant qu’en début de course, tout le monde est un peu tendu de peur d’une mauvaise chute et d’une blessure. "C’est clair que sur cette première étape, les leaders vont rester planquer derrière les équipes de sprinteurs pour ne pas prendre de risque, abonde Moncoutié. Peu de virages et de villages traversés dans le final, ça veut dire risque de chute à l’arrivée".

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Cette fameuse ligne, à quelques mètres des dunes d’Utah Beach, une des plages où s’est joué en partie le dénouement de la Seconde Guerre mondiale, nous y voilà justement. Et s’il faut encore l’imaginer matérialisée par la traditionnelle arche d’arrivée de la Grande Boucle, pas question pour autant de la franchir en queue de peloton. On lève ses fesses de la selle pour se mettre en danseuse, on appuie fort et on y croit… Mais un confrère bien plus aguerri sur un vélo, et bien plus âgé (c’est vexant ça…), nous souffle la vedette dans les derniers hectomètres. Le cyclisme est un sport parfois cruel.

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La rédaction de TF1info

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