Action contre Deliveroo à Londres : en France aussi, les coursiers à vélo se mobilisent

par Nicolas VANEL
Publié le 28 novembre 2016 à 20h52
Action contre Deliveroo à Londres : en France aussi, les coursiers à vélo se mobilisent
Source : DOMDAHER/SIPA

GROGNE – A l’instar de l’action de coursiers à vélo londoniens contre la société Deliveroo, des livreurs français se mobilisent pour dénoncer les conditions de travail auxquelles ils sont soumis au sein des plateformes de livraisons de repas à domicile.

Les livreurs à vélo londoniens sont mobilisés. Les juges du Central Arbitration Committee de Londres devaient se pencher ce lundi sur la plainte collective de "bikers", leur surnom dans la capitale britannique, contre la plateforme de livraisons de repas à vélo Deliveroo.

Payés 3,75 livres par livraison (soit 4,40 euros, contre 5,75 en France) et embauchés comme travailleurs indépendants, ils réclament un salaire minimum ou encore des congés payés que leur statut ne leur offre pas. 

Plusieurs procédures engagées en France

Une contestation à laquelle la France n’échappe pas. Embauchés sur le même système, plusieurs livreurs affiliés à des plateformes similaires dénoncent également leurs conditions de travail. Un collectif des coursiers à Paris s’est ainsi constitué, autour notamment de l’un de ces travailleurs indépendants, Jérôme Pimot, passé par les sociétés Tok Tok Tok, Take it easy et Delivroo. En janvier 2015, il a lancé une procédure, toujours en cours, devant les prud’hommes contre Tok Tok Tok, qui a récemment déposé le bilan. Interrogé par LCI, Jérôme Pimot entend ainsi démontrer le lien de subordination qui le liait à l’ex-plateforme "à travers les règles et instructions" auxquelles il était soumis ou encore "le port d’un uniforme aux couleurs de la société".

De fait, ce lien établit une différence entre une activité salariée réalisée sous l’autorité d’un employeur et  une activité indépendante libre, en général, de la fixation de ses conditions de travail. Si ce lien était reconnu par les prud’hommes, son contrat pourrait être requalifié en contrat salarié.  A la clé : l’obligation pour l’entreprise de verser un salaire minimum et la garantie pour l’employé de bénéficier d’une protection sociale comme, par exemple, l’indemnisation en cas de dépôt de bilan de la société, comme ce fut le cas en juillet pour l'entreprise belge Take it easy contre laquelle plusieurs livreurs ont engagé une procédure. 

Une initiative avec la mairie de Paris ?

Le fonctionnement de ces nouvelles start-up ne mobilise pas que les auto-entrepreneurs cyclistes. Récemment, rapporte Ouest France ce lundi, des inspecteurs du travail ont dressé des procès-verbaux à l’encontre de Deliveroo à Nantes pour travail dissimulé. 

Pour lutter contre la précarisation des travailleurs indépendants dans le secteur de la livraison à domicile,  Danielle Simonet, conseillère de Paris et coordinatrice du Parti de Gauche, en relation avec Jérôme Pimot, a de son côté déposé fin septembre un vœu adopté à l’unanimité pour réfléchir à la constitution d’une coopérative de type SCIC. Elle permettrait à des coursiers à vélo de conserver leur indépendance tout en jouissant de garanties propres au statut de salariés. Une initiative sur laquelle travaille activement Jérôme Pimot. 

Adrien, de steward à coursier pour un site de livraison de repasSource : Les vidéos infos
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