NÉGOS - Syndicats et direction d'Air France-KLM ont signé un accord majoritaire sur une hausse générale des salaires de 4% d'ici 2019. Seul le SNPL, premier syndicat des pilotes, et la CGT s'y sont opposés. Le dialogue social s'apaise enfin, après une période de grève au premier trimestre et la démission du PDG du groupe.
Le bras de fer entre la direction d'Air France-KLM et les syndicats du groupe est enfin terminé. Un accord majoritaire a pu être signé ce vendredi 19 octobre. Depuis des mois, les salariés du groupe réclamaient des hausses de salaire pour compenser l'inflation des années 2012 à 2017, période durant laquelle les salaires ont été gelés. Ils obtiennent enfin gain de cause.
La direction s'est engagée à une revalorisation rétroactive des salaires de 2% au 1er janvier 2018 et de 2% au 1er janvier 2019. Une négociation annuelle obligatoire (NAO) sera organisée dans un an pour tous les corps de métier. Les représentants des syndicats CFE-CGC, FO, Unsa Aérien, CFDT et Spaf avaient laissé entendre ces derniers jours que le dialogue social s'était apaisé et que les négociations allaient dans le bon sens. Ce sont ces organisations syndicales, qui représentaient 76,4% des suffrages aux dernières élections, qui ont accepté de signer. Les deux autres syndicats le SNPL et la CGT ont en revanche refusé de signer l'accord.
Le conflit avait débuté au début de l'année et conduit à plusieurs grèves entre février et mai - 15 jours au total, pour un coût estimé à 335 millions d'euros par la direction. Le PDG, d'alors Jean-Marc Janaillac, avait mis sa démission dans la balance pour forcer les syndicats à signer un accord salarial. En vain, il avait dû prendre la porte en mai.
La fin du conflit peut être mise au crédit du nouveau directeur d'Air France, Benjamin Smith, en poste depuis le 14 septembre - en remplacement de Franck Terner, également démissionnaire. Alors que le dialogue social était au point mort depuis quatre mois, les négociations ont repris début octobre. En accordant des hausses de salaires significatives, le Canadien a réussi à calmer le jeu. "Depuis que M. Smith est arrivé, le dialogue social chez Air France prend un nouveau souffle", confiait récemment au Monde Sandrine Techer, secrétaire de section du Syndicat national du personnel navigant commercial (SNPNC).
Pour convaincre, la direction a inclus dans l'accord des primes, notamment pour le personnel au sol, et l'ouverture dans la foulée de négociations avec les pilotes qui réclament toujours une augmentation additionnelle de leur rémunération. Mais tout n'est pas fini, ces dernières négociations s'annoncent tendues.
Les pilotes toujours vent debout
Le nouveau PDG devra donc encore gérer la grogne des pilotes. Pour le principal syndicat de la profession, le SNPL, "les négociations catégorielles pour les pilotes ne sont pas terminées". "On bloque très très proche du but, il y a encore une ambiguïté dans la rédaction de l'accord", nous a indiqué Philippe Evain le président du syndicat. Il souhaite notamment pouvoir négocier une hausse complémentaire des salaires en 2019 pour les pilotes.
Ben Smith, directeur intérimaire jusqu'au 31 décembre maximum, a donc moins de trois mois pour résoudre ce dernier point de conflit.