"IL FAUT SAUVER ALSTOM" - Le plan de sauvetage du site Alstom de Belfort, qui sera présenté mardi par le secrétaire d'Etat à l'Industrie Christophe Sirugue, comprend une commande publique de 16 rames TGV et de leurs 32 motrices, a-t-on appris lundi de sources proches du dossier.
Des commandes et des transformations pour sauver Belfort. Le site de production historique d'Alstom, menacé de fermeture, sera transformé par le groupe en centre européen de la maintenance ferroviaire, selon le plan de sauvetage qui doit être présenté mardi par le secrétaire d'Etat à l'Industrie Christophe Sirugue, a-t-on appris lundi de sources proches du dossier. Cette diversification représente un investissement de 70 millions d'euros et le groupe y produira aussi à l'avenir des autobus électriques, ajoute-t-on de mêmes sources.
Le Monde avait évoqué dans son édition datée de mardi la piste d'une commande publique de 16 rames de TGV. Celles-ci et leurs 32 motrices seraient bien intégrées au plan du gouvernement. Cette dernière proposition comportait toutefois de nombreuses questions, notamment relatives au choix du constructeur alors que les appels d'offres de la SNCF doivent respecter les règles de concurrence édictées par Bruxelles. Rien ne pouvait, dans ce cadre, permettre d'anticiper le choix du groupe français pour la production des 16 rames évoquées par Le Monde.
Des TGV sur le réseau Intercités
Un éclairage sur ce point est avancé par Le Figaro. Le journal affirme que cette commande serait directement passée par le gouvernement et non par l'intermédiaire de la compagnie ferroviaire. Curieusement, ces TGV seraient destinés à circuler sur le réseau Intercités, qui n'accueille ce type de trains qu'en continuité de lignes nationales, confirme une source proche du dossier au Figaro. C'est par exemple le cas de la liaison TGV Paris-Grenoble, dont la portion Lyon-Grenoble emprunte le réseau régional avec, à la clé, une nette réduction de la vitesse. Cependant, cette solution permet en effet au gouvernement de prendre la main sur le dossier en tant qu'autorité organisatrice des liaisons ferroviaires régionales.
Dans ces conditions, les trains seraient assemblés sur le site de la Rochelle et leurs motrices à Belfort. Sur le plan financier, cette commande ne pèserait pas sur les comptes de la SNCF, qui accuse une dette destinée à atteindre les 50 milliards d’euros en 2020. Ce serait en revanche à l’Etat d’assumer la charge des quelque 500 millions d’euros que représente un telle commande.
D’ores et déjà, l’intersyndicale d’Alstom Belfort a appelé les 480 salariés du site à faire grève et à manifester lors de la"réunion de travail" prévue mardi à la préfecture et à l’issue de laquelle le gouvernement doit officellement faire ses annonces sur l’avenir du site. Il s'agit de "montrer que les salariés d'Alstom sont là et qu'ils ne faut pas faire n'importe quoi avec eux", a indiqué à l'AFP Daniel Dreger de la CGT, avant les fuites sur les annonces du gouvernement. Il prévoit que la quasi-totalité des salariés, "remontés à bloc", se joigne à la manifestation.