Consultation à 25 euros chez le généraliste : combien gagnent vraiment les médecins ?

Publié le 1 mai 2017 à 15h04

Source : JT 20h WE

RESSOURCES – À compter de ce 1er mai, la visite chez le généraliste augmente de deux euros, passant de 23 à 25 euros. Une hausse qui n’empêche pas les revenus des médecins français de rester (très) disparates, notamment en fonction du lieu où ils exercent. Explications.

Tous ne sont pas logés à la même enseigne. Alors que la visite chez le généraliste augmente de deux euros à compter de ce lundi, passant de 23 à 25 euros, cette hausse n’empêche pas les revenus des médecins français de rester disparates. En moyenne, selon une étude de l’Insee publiée en 2015 et consacrée aux revenus d’activité des médecins libéraux, les quelque 57.000 généralistes recensés dans l’Hexagone ont gagné un peu plus de 82.000 euros en 2011, soit 6830 euros par mois. Un revenu duquel doivent être déduits les salaires éventuels du secrétariat, les cotisations sociales, le loyer du cabinet, les intérêts d’emprunts professionnels, etc.

Ce chiffre reste toutefois une moyenne et certains médecins ont des revenus bien moindres. Les jeunes généralistes ont ainsi touché, en moyenne, 69.900 euros annuels en 2011, soit 5825 euros mensuels, environ 15 % de moins que l’ensemble de leurs confrères. Une différence qui s’explique en partie par le temps nécessaire à la construction de leur patientèle et qui, toujours selon l’Insee, concerne encore plus les jeunes femmes que les jeunes hommes. L’institut précise que celles-ci ont en moyenne un volume d’activité inférieur de 25 % à celui de leurs homologues masculins. 

La consultation à 40 euros réclamée par les médecins

Un constat suffisant pour justifier la hausse du prix de la consultation selon les représentants des praticiens. "Ce n'est pas la révolution, mais la première étape avant une consultation à 40 euros, dans la moyenne des pays européens", veut croire le président de la Fédération des médecins de France (FMF), Jean-Paul Hamon. Car, prévient-il auprès de l'AFP, "tous les voyants sont au rouge, les déserts médicaux s'étendent et ce n'est pas avec une pièce de deux euros qu'on changera la vie des généralistes". Même avis pour le président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), Jean-Paul Ortiz, pour qui "la médecine libérale vit une crise majeure". 

Lui même docteur (en néphrologie, ndlr), il accuse Marisol Touraine, ministre de la Santé durant le quinquennat de François Hollande, de laisser "une lourde ardoise à son successeur". Selon l'Ordre des médecins, la France aura perdu un quart de généralistes entre 2007 et 2025. Le rattrapage du niveau européen doit, d’après les professionnels, permettre d’endiguer ce phénomène et de réduire les inégalités territoriales. 

Des inégalités qui ne sont pas les plus évidentes et qui, comme le rappelait Le Figaro citant une étude de la Mutualité française, "défie[nt] parfois la logique économique". Ainsi, d’après l’enquête, c’est dans les déserts médicaux et dans les zones où vivent les populations les plus pauvres que les médecins gagnent le mieux leur vie. Une conséquence directe du surplus d’activité, comparativement aux endroits assez pourvus en praticiens. Pour preuve, soulignait Le Figaro, le revenu moyen d'un généraliste en Haute-Marne s'élevait par exemple à 165.000 euros par an en moyenne (13.750 euros mensuels) contre 123.000 euros annuels (10.250 euros par mois) dans les Bouches-du-Rhône. 


Alexandre DECROIX

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