Drivy, Le Slip Français... Quelles tendances le choix des noms des nouvelles marques révèle-t-il ?

par Nicolas VANEL
Publié le 24 novembre 2016 à 16h06, mis à jour le 25 novembre 2016 à 14h13
Drivy, Le Slip Français... Quelles tendances le choix des noms des nouvelles marques révèle-t-il ?
Source : @Creads

MARKETING - Portées notamment par une volonté de développement international, les nouvelles marques françaises choisissent majoritairement un nom à consonance anglaise. C’est l’une des tendances qui ressort de l’étude de la plateforme Creads sur le "naming". Explications

De "Drivy" à "Chauffeur privé", les noms de marques apparus ces dernières années dans le paysage hexagonal trahissent des tendances qu’une étude vient de décrypter. Elle est signée de la plateforme Creads, qui met en relation des marques et des créatifs free-lance. 

Sur la base des données disponibles auprès notamment de l’Institut national de la propriété industrielle (INIPI), de  l’institut Ipsos ou encore de l’Afnic (Association française pour le nommage Internet), ainsi que de sa propre base de données, la plateforme Creads donne à voir l’évolution des choix de noms de marques, qu’ils soient portés par une volonté de développement à l’international, d’un ancrage local ou d’une envie de se démarquer. 

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Des marques majoritairement anglicisées

Au sein des nouveaux noms de marques de ces dernières années, répertoriés par la plateforme, la majorité est une appellation à consonance anglaise (43%), contre 32% issus de la langue de Molière.

"Avec le développement du web et les activités qu’il développe, de très nombreuses marques se créent. Parmi elles, beaucoup font le choix d’une consonance anglaise dans la perspective d’un développement à l’international", explique à LCI Minh-Loïc Hoang-Xuan, directeur de la stratégie au sein de la plateforme Creads. A l’inverse, certaines sociétés font le pari du made in France et optent pour un nom correspondant à cette origine et à un ancrage local.  

A l’instar de marques déjà anciennes et très implantées, tels que Nivea, Vivendi ou Candia, une part non négligeable de nouvelles sociétés (19%) se reporte par ailleurs sur un nom à consonance latine, "synonyme bien souvent de confiance et qui renvoie à quelque chose d’assez intemporel", souligne Minh-Loïc Hoang-Xuan. 

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Ni trop long ni trop court

Dans le choix du nom, la concision ou la longueur sont importantes et répondent à des stratégies de communication différentes. Très majoritairement (66%), les sociétés privilégient un nombre moyen de syllabes, entre 3 et 5,  pour composer leur nom. La contraction (1 ou 2 syllabes) a la préférence de 29% des entreprises, qui font ainsi souvent le pari d’un nom accrocheur, impactant et facile à retenir. 

Moins nombreuses (5%) sont celles qui parient sur un nom de plus de six syllabes. De jeunes sociétés de la net économie ont cependant fait ce choix, à l’image de plateformes participatives comme My Major Company ou KissKissBankBank. "Ce choix peut être guidé par une volonté de différenciation et d’incarnation d’une identité forte", commente Minh-Loïc Hoang-Xuan.

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Du bio aux lettres payantes du Scrabble

Selon la plateforme Creads, quatre tendances déterminent bien souvent le choix du nom des sociétés émergentes. A ce titre, le bio est une tendance forte pour les jeunes pousses du secteur de l’alimentaire, qui font le choix du terroir et de l’authenticité pour convaincre un public de plus en plus sensible à l’origine des produits. 

Autre tendance dégagée par Creads : la flexibilité. Elle s’illustre notamment avec la déclinaison multiple du suffixe "lib" qui, après avoir accompagné le développement à Paris des vélos en libre-service Vélib', se retrouvent dans des marques comme Doctolib ou Paylib. La proximité se retrouve également dans le choix des marques "transecteurs", note Minh-Loïc Hoang-Xuan, qui entendent mettre l’accent sur leurs services et aussi, pour une part d’entre elle, resserrer le lien avec leur clientèle. On retrouve ses notions dans des choix comme "Leboncoin" ou encore "A2pas", les magasins de proximité ouverts en centre-ville par le groupe Auchan. 

Enfin,  une dernière tendance mérite d’être soulignée. Plus floue, moins immédiatement compréhensible, elle a trait au choix des lettres w, x, y ou z dans la composition du nom de la marque. "Ici, la volonté de démarcation reste souvent présente. Elle renvoie à un côté jeune, parfois décalé et iconoclaste", explique le directeur de la stratégie de Creads. "Il y aussi leur aspect graphique qui peut être privilégié dans la conception du nom de la marque et du logo." En outre, de manière plus pragmatique, "ces lettres ont le mérite de libérer des disponibilité au niveau de l’inscription de la marque parmi l’ensemble de celles déjà répertoriées ." 

Ces marques cultes qui ont disparuSource : Sujet JT LCI
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