Livraison collaborative : comment fonctionne Yper, le "BlaBlaCar des livraisons" ?

MM
Publié le 29 juillet 2021 à 15h05

Source : TF1 Info

SERVICES - L'application, créée en 2016, fonctionne comme un service de particuliers à particuliers. Moyennant quelques euros, les uns, qui ont besoin d'une livraison, peuvent faire appel aux autres via la plateforme.

Comme Nicole Borgnon, les Français sont de plus en plus séduits par le type de services que propose Yper, une application mobile. Cette Française a passé commande sur Internet, et a reçu ses articles à domicile une heure plus tard. 

Ce qui ressemble à première vue à un service de livraison classique, fonctionne en réalité à partir d'une plateforme collaborative. Car Vivien Vinet, qui livre les courses de la particulière ce jour-là, n'est pas un professionnel. 

Le prix de la livraison est de 7,6 euros, soit 2 euros de moins que ce que proposent les professionnels. "Lorsqu'un pro décharge, on n'a pas le temps de vérifier, qu'ils s'en vont aussitôt", souligne Nicole Borgnon, tandis qu'Yper "est avantageux et moins cher". Autre côté positif, poursuit-elle : les livreurs touchent "une petite pièce pour les fins de mois", précise-t-elle à TF1, dans la vidéo en tête de cet article.

Vivien Vinet va en effet toucher 5 euros grâce à cette livraison, qu'il avait validée sur son téléphone. Pour se rendre au drive du supermarché, il utilise sa voiture personnelle et retire les articles de la cliente grâce à un code confidentiel.

Il charge ensuite le tout dans son coffre de voiture, après une rapide vérification. "La seule chose que je fais, c'est que je contrôle si les fruits et légumes sont bien frais", nous explique-t-il.

150.000 livreurs amateurs sur Yper

Cette activité lui rapporte entre 100 et 150 euros par mois, frais de déplacements compris. Et puisque Vivien Vinet est actuellement au chômage, ce complément de revenus représente beaucoup pour lui. Grâce à cela, il peut "se permettre quelques petits extras". "Ce n'est peut-être pas grand-chose pour certains, mais pour nous qui avons peu de revenus, c'est pas mal", assure-t-il.

Comme Vivien Vinet, ils sont 150.000 - chômeurs, salariés, retraités -, à proposer leurs services sur Yper, application créée en 2016. Un deuxième travail encadré par la loi : les livreurs amateurs ne peuvent toucher plus de 400 euros par mois. 

"La livraison s'est vraiment inscrite dans les habitudes des consommateurs"

"On limite un peu les gains pour éviter que des gens n'en arrivent à se professionnaliser", détaille pour TF1 Jacques Staquet, cofondateur d'Yper. Pour ce dernier, l'objectif de l'entreprise est de proposer "une livraison qui doit être ponctuelle, coup-de-main".

Un mai dernier, Cédric Tumminello également cofondateur de l'application, soulignait pour France Bleu que "la livraison s'est vraiment inscrite dans les habitudes des consommateurs, notamment pour se faire livrer ses courses à domicile et la crise sanitaire a renforcé cette tendance de fond."

Ce service de particulier à particulier, d'économie collaborative, séduit de plus en plus les Français. Mais les courses issues de la grande distribution ne sont pas les seuls produits livrés. Ils peuvent aussi provenir de commerces locaux, comme c'est le cas des fleurs. Au total, l'application est disponible dans plus de 3000 communes de France, selon la radio. 

L'objectif de la plateforme, désormais, est de s'implanter davantage dans le monde rural. "La livraison collaborative a ça de magique : contrairement à une livraison par un professionnel, qui se déplace uniquement s'il a un volume de commandes garanti, nous il nous suffit de deux personnes vivant à proximité l'une de l'autre", poursuit Cédric Tumminello pour France Bleu.


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