Économie : malgré Omicron, l'optimisme de la Banque de France

Léa LUCAS avec AFP
Publié le 20 décembre 2021 à 6h19
Économie : malgré Omicron, l'optimisme de la Banque de France
Source : CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

HORIZON - L'économie hexagonale devrait avoir effacé les stigmates de la pandémie de coronavirus d'ici à 2024. À condition toutefois que les restrictions sanitaires ne se durcissent pas...

Alors que la cinquième vague de Covid-19 pourrait - une fois de plus - faire hoqueter la croissance française, la Banque de France se veut rassurante pour l'année à venir. Selon l'institution financière, l'économie hexagonale devrait avoir effacé les stigmates de la pandémie et retrouvé son rythme de croisière d'avant-crise d'ici à 2024. 

Elle a en effet dévoilé ce dimanche ses projections macroéconomiques à horizon 2024, dans lesquelles elle abaisse très légèrement (de 0,1 point) sa prévision de croissance pour 2022, anticipant une hausse du Produit intérieur brut (PIB) de 3,6%. La croissance restera "très solide", a assuré Olivier Garnier, le directeur général de l'institution. Et ce qui n'aura pas été gagné l'an prochain sera rattrapé l'année suivante, puisqu'elle a relevé de 0,3 point, à 2,2%, sa prévision de croissance pour 2023.

Ainsi, avec une progression du PIB prévue de 1,4% en 2024, "on rejoint progressivement la tendance de croissance qui était celle d'avant-crise", ce qui n'avait pas été le cas après la crise financière de 2008, a ensuite indiqué Olivier Garnier. Autrement dit : "la crise n'a pas laissé de cicatrice en termes de niveau de production et de production potentielle", grâce notamment au plan de relance et au plan d'investissement France 2030, ainsi qu'au "dynamisme du marché du travail".

Consommation soutenue et hausse de l'emploi

Le retour de la croissance d'avant-crise sera également porté par une consommation "plus soutenue" des ménages qui commencent à puiser dans leur surplus d'épargne, soit près de 170 milliards d'euros engrangés pendant la pandémie, selon la Banque de France. Un cinquième devrait avoir été dépensé d'ici à 2024. 

Mais aussi, des investissements élevés à venir des entreprises qui ont préservé leurs marges pendant la crise sanitaire. Ces investissement pourraient se traduire notamment par une hausse de l'emploi (avec un taux de chômage autour de 7,9% en 2022) ainsi qu'une progression du pouvoir d'achat des salariés (avec des hausses de salaires). 

Pour optimiser cette croissance sur le long terme, il faut donc augmenter "l'offre de travail" et "les compétences disponibles pour les entreprises" qui "devront faire une meilleure place aux seniors", précise François Villeroy de Galhau, qui appelle par ailleurs à "aller plus loin sur l'apprentissage".

Insuffisant pour amorcer le désendettement du pays

Mais, la Banque de France souligne toutefois que ces prévisions restent incertaines. En cas d'imposition de restrictions sanitaires supplémentaires au premier semestre 2022, le contexte conduirait à une croissance plus faible l'an prochain en France (environ +2,2%), mais qui se rattraperait en 2023 (+3,5%). A noter que les difficultés d'approvisionnement et de recrutement pourraient également ternir la trajectoire économique française si elles duraient plus longtemps que prévu. 

De plus, aucun des deux scénarios envisagés par la Banque de France ne permettraient d'amorcer le désendettement du pays : en 2024, le déficit public resterait encore proche de 3,5% du PIB et la dette stable autour de 115% du PIB dans le meilleur des cas. La contribution du commerce extérieur, toujours à la traîne dans certains secteurs, elle, "ne se redresserait pas en 2022".

Quant à l'inflation - dont la poussée ces derniers mois est devenue la "première préoccupation" du ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, à travers la multiplication de gestes à destination des ménages modestes (chèque énergie supplémentaire, indemnité inflation, gel du prix du gaz) -, la Banque de France voit deux phases se succéder : après un pic à 3,5% fin 2021 du taux harmonisé d'inflation, celle-ci resterait à un niveau supérieur à 2% une grande partie de 2022, avant un reflux autour de 1,5% en 2024, soit un niveau supérieur à celui d'avant-crise et identique à celui observé avant la crise financière de 2008.


Léa LUCAS avec AFP

Tout
TF1 Info