SAUVETAGE - L'équipementier automobile GM&S Industry, jusqu’ici menacé de liquidation, devrait recevoir une bouffée d'air. A la demande de Bercy, Renault et PSA se sont engagés dans ce but à augmenter leurs commandes. Les salariés menaçaient de faire sauter l'usine depuis plusieurs jours. Ces commandes pourraient faciliter la reprise du site.
Les groupes PSA et Renault vont augmenter leurs commandes pour que l'équipementier automobile GM&S Industry ne ferme pas ses portes. Le premier s'est engagé à augmenter ses commandes "de 10 à 12 millions d’euros" et le second va les doubler pour les porter "de 5 à 10 millions d’euros", assure ce dimanche 21 mai 2017 le ministère de l'Economie.
Selon Bercy, qui a œuvré dans ce dossier, "ces engagements permettront d’atteindre un niveau de chiffre d’affaires sur 2017 proche de 25 millions d’euros, et rendent possible la continuité de l’exploitation et la poursuite des discussions sur la reprise de l’entreprise". Cependant, pour les syndicats, l'entreprise doit pour survivre tendre vers 40 millions d'euros de commandes annuelles. Il s’agit, selon le délégué CGT de l'usine creusoise, d’un "sursis", mais "le compte n'y est pas et les menaces sur l’avenir de l’entreprise ne sont pas levées", a-t-il expliqué à l'AFP.
Le nouveau ministre Bruno Le Maire à la manoeuvre
Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, s’est en effet entretenu à ce sujet ce week-end avec Carlos Ghosn, PDG du Groupe Renault et Carlos Tavares, Président du directoire du Groupe PSA. Bercy rappelle également que l’entreprise devra adapter son organisation afin de gagner davantage en compétitivité.
Au-delà de commandes plus importantes, la pérennité du site "suppose aussi qu'il soit véritablement dirigé par un industriel qui ne s'enferme pas dans une logique financière mais aurait une volonté de diversification pour limiter la dépendance à l'égard des constructeurs, ce qui ne peut se faire que dans le long terme et suppose des engagements immédiats de ces derniers", soulignent les représentants syndicaux dans un communiqué.
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Le site occupé par les salariés depuis le 11 mai
Le site industriel, installé à la Souterraine dans la Creuse, est occupé depuis le 11 mai par des salariés qui affirment l'avoir "piégé" avec des bonbonnes de gaz. L'entreprise est en redressement judiciaire depuis décembre. L'intersyndicale avait été reçue de son côté vendredi 19 mai à Bercy, "pendant deux heures, dont une trentaine de minutes avec Bruno Le Maire", selon un délégué CGT, cité par l'AFP.
Samedi 20 mai, les représentants syndicaux de l'usine appelaient "à maintenir et amplifier la mobilisation", notamment devant le Tribunal de commerce de Poitiers mardi 23 mai, date d'une audience décisive pour l'avenir de l'entreprise. Selon les représentants des salariés, les sociétés GMD et Magneto pourraient être intéressés par un rachat. Aussi l'intersydicale "souhaite que le tribunal de commerce demande une prolongation de la période d'observation pour permettre d'ouvrir les discussions" officiellement avec les deux constructeurs.