Prix du carburant : Pompili demande "un geste" aux distributeurs, Leclerc renvoie l'État à ses taxes

Publié le 13 octobre 2021 à 7h58, mis à jour le 13 octobre 2021 à 13h22

Source : TF1 Info

ÉNERGIE - Face à l'envolée des prix de l'essence du gazole, qui battent des records, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a appelé, mardi 12 octobre, les distributeurs à "faire un geste". Leclerc a affirmé être prêt à rogner ses marges, si l'État baisse les taxes.

Les prix flambent à la pompe. Le prix moyen du gazole a dépassé le niveau qu'il avait atteint en octobre 2018, quelques semaines avant la crise des Gilets jaunes. Le diesel a atteint 1,5354 euro pour la semaine du 4 au 10 octobre, battant son record historique de 1,5331 euro. Soit une augmentation de 6,5% en un mois et de 20,39% depuis le 1er janvier 2021, selon les chiffres du ministère de la Transition écologique. Dans le même temps, le SP95-E10 était affiché à 1,6073 euro (+3,1% en un mois, +18,73% en dix mois), tandis qu'un litre de SP98 coûtait 1,6937 euro (+2,95% en un mois, +18,51% sur l'année).

Une envolée des prix due au rattrapage liée à la reprise économique. Mardi 12 octobre, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a "demandé aux distributeurs de faire un geste dans cette période difficile, en réduisant leurs marges". Elle "se réserve la possibilité de les réunir en cas de besoin", a-t-elle ajouté lors de la séance des questions au gouvernement.

Nous allons nous assurer que les distributeurs jouent le jeu
Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique

"Dans un premier temps, nous allons nous assurer que les distributeurs jouent le jeu, et qu'aucun d'entre eux ne profite de la situation pour accroître les prix à la pompe de manière excessive au détriment des Français les plus modestes", a annoncé l'ancienne élue EELV devant l'Assemblée nationale. "Nous ne laisserons pas nos concitoyens sans solution face à cette hausse des prix du carburant, en particulier les nombreux Françaises et Français qui ont besoin de leur voiture tous les jours."

Cela ne devrait cependant n'avoir qu'un impact relatif sur les prix de l'essence et du gazole. Selon un rapport de l'Inspection générale des finances et le conseil général de l'économie, de l'industrie, de l'énergie et des technologies, daté du 2012, la marge nette des distributeurs sur les carburants se situe aux alentours de de 1 à 2 centimes par litre. A contrario, la fiscalité de l'État, les taxes en somme, pèse approximativement pour 60% du total du prix payé à la pompe par les automobilistes.

Si l'État baissait ses taxes, on suivrait
Michel-Edouard Leclerc

"Je suis prêt à aider l'Etat à baisser les taxes en accompagnant son mouvement, mais c'est à l'État de commencer", a ainsi réagi Michel-Édouard Leclerc, le président du comité stratégique des distributeurs E.Leclerc, invité à répondre sur RMC à la demande de la ministre de la Transition écologique. "Si l'État baissait ses taxes, on suivrait. Il n'y a pas beaucoup sous le pied aujourd'hui pour baisser nos marges puisqu'on est déjà pratiquement à prix coûtant", a-t-il ajouté. "Les hausses se voient vite chez nous parce qu'on n'a pas le droit de vendre à perte, on est obligé de suivre le tempo des hausses et de les répercuter."

"Il y a plusieurs pistes qui sont possibles : il y a la question de la baisse des taxes - on n'en est pas là aujourd'hui - il peut y avoir une question d'une aide spécifique", a annoncé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal. "La décision n'est pas prise. (...) Avant de prendre une décision, il faut regarder qu'est-ce qui est le plus efficace pour aider les Français qui en ont le plus besoin."


La rédaction de TF1info

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