CASH - La commission européenne a infligé ce mercredi à Google une amende record pour punir l'entreprise d'avoir abusé de sa position dominante avec son système Android, afin de favoriser ses propres applications. L'exécutif européen lui donne 90 jours pour cesser ses "pratiques illégales". Google va faire appel.
L'Union européenne a frappé Google au portefeuille. Et elle a frappé fort. La Commission européenne a infligé une amende record de 4,34 milliards d'euros à la compagnie californienne pour la punir d'avoir abusé de la position dominante d'Android, son système d'exploitation, afin de favoriser ses propres applications.
L'exécutif européen a également sommé Google "de mettre fin à ses pratiques illégales dans les 90 jours, sous peine de se voir
infliger des astreintes allant jusqu'à 5% du chiffre d'affaires journalier moyen mondial d'Alphabet", la société mère de Google. Peu après l'annonce de la Commission, Google, qui assure qu'Android est au contraire "un système ouvert, non exclusif", a annoncé qu'il ferait appel de cette décision.
Cette amende de 4,34 milliards d'euros pulvérise le précédent record dans le domaine, déjà détenu par Google. Le 27 juin 2017, la Commission européenne avait condamné l'entreprise à payer 2,42 milliards d'euros pour avoir abusé de sa position dominante dans la recherche en ligne en favorisant son comparateur de prix "Google Shopping", au détriment de services concurrents.
Le système d'exploitation Android, utilisé dans 80% des smartphones dans le monde, était dans le collimateur de la Commission européenne depuis plusieurs années. En avril 2016, la Commission européenne a d'abord accusé Google d'obliger les fabricants de smartphones, comme Samsung ou Huawei, à préinstaller "Google Search" et de le paramétrer comme service de recherche par défaut ou exclusif, sur une grande majorité des appareils vendus en Europe.
La Commission a ensuite accusé Google d'avoir empêché les fabricants de smartphones de vendre des appareils fonctionnant avec des systèmes d'exploitation concurrents, et d'avoir accordé des incitations financières aux fabricants et aux opérateurs de réseaux mobiles à la condition qu'ils préinstallent en exclusivité "Google Search" sur leurs appareils.