Jean Castex fait redémarrer le "train des primeurs" Perpignan-Rungis

ER avec AFP
Publié le 23 octobre 2021 à 10h45, mis à jour le 23 octobre 2021 à 22h31

Source : JT 20h WE

SYMBOLE - Le "train des primeurs" de la ligne Perpignan-Rungis, symbole du fret ferroviaire français qui avait été suspendu en 2019, a été relancé par le Premier ministre Jean Castex, vendredi 22 octobre.

Après deux ans d'interruption, le "train des primeurs" chargé de fruits et légumes méditerranéens a quitté Perpignan vendredi en direction du marché de Rungis, près de Paris, dans une ode au renouveau du fret ferroviaire célébrée par le Premier ministre Jean Castex. "Les fruits et légumes frais que nous avons vus seront demain, dès l'aube, disponibles sur les étals des marchés parisiens", a lancé le PDG de la SNCF, Jean-Pierre Farandou.

Cette liaison, qui permet l'acheminement de fruits et légumes en wagons réfrigérés, avait été suspendue à l'été 2019 faute de clients. La vétusté du matériel avait alors été largement mise en cause. 

Rétablir l'équilibre entre le rail et la route

Le premier train est parti à l'heure à 16h28. Ce "TGV du fret" roulant jusqu'à 140 km/h, était attendu à Rungis samedi 23 octobre à 03h08. Dans un discours lyrique, Jean Castex a regretté "les désinvestissements majeurs de la nation pendant des décennies", qui ont conduit au recul de la part du ferroviaire, et a regretté les files de camions encombrant l'autoroute A9, qui mène à Perpignan et en Espagne. "Il y a une distorsion entre le rail et la route" qui est moins chère, a reconnu Jean Castex. "Il est justifié, puisque tel est notre choix politique, que de l'argent public vienne la rétablir."

Programmés cinq fois par semaine pendant la saison des primeurs (de novembre à juillet), les trains du nouveau Perpignan-Rungis seront deux fois moins longs que leurs prédécesseurs, car une bonne moitié des wagons n'ont pas pu être sauvés. Ils transporteront néanmoins autant de fruits et légumes que 18 camions, apportant près de 10% des flux de fruits et légumes absorbés par Rungis.

Une "autoroute ferroviaire" de Barcelone à Anvers

L'État a investi 14 millions d'euros pour subventionner jusqu'à fin 2024 la nouvelle liaison. Jean Castex a rappelé que son gouvernement avait consacré un large volet au soutien du fret ferroviaire dans son plan de relance, au nom notamment de "l'enjeu planétaire et climatique". L'exécutif veut doubler la part du rail dans le transport de marchandises en France d'ici 2030, de 9% à 18%.

Le train des primeurs ne devrait pas rouler au-delà de 2024 car les wagons réfrigérés seront alors complètement à bout de souffle. L'idée est de faire circuler à partir de 2025 une autoroute ferroviaire de Barcelone à Anvers qui s'arrêterait à Perpignan et Rungis. Un terminal digne de ce nom doit être construit d'ici là dans le marché de gros francilien, qui permettra d'accueillir trois trains par jour, venus d'horizons différents.                 


ER avec AFP

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