La blessure de Neymar va-t-elle creuser le trou de la "Sécu" ?

par Hamza HIZZIR
Publié le 3 mars 2018 à 17h17, mis à jour le 3 mars 2018 à 17h58
La blessure de Neymar va-t-elle creuser le trou de la "Sécu" ?

COMPTES PUBLICS - L’entorse à la cheville conjuguée à une fracture du pied pour laquelle Neymar a été opéré avec succès samedi 3 mars est un accident du travail. Il doit donc être indemnisé par la Sécurité sociale, mais dans quelles proportions, sachant qu’il émarge à 3,1 millions d’euros par mois ?

En creusant une fissure dans le pied droit de Neymar dimanche soir pendant PSG-OM (3-0), le défenseur marseillais Bouna Sarr a-t-il, du même coup, creusé le trou de la "Sécu" ? La question mérite d’être posée, surtout quand on sait que, théoriquement, la Sécurité sociale doit indemniser tout accident du travail à hauteur de 60% du salaire journalier de référence. Or, Neymar gagne 3,1 millions d’euros brut par mois et, selon le médecin de son équipe nationale, pourrait être éloigné des terrains durant trois mois. Ce qui coûterait plus de 60.000 euros par jour à l’État français, pour un total de 5,4 millions d’euros à l’issue de ces trois mois...

Le PSG, grand perdant jusqu'au bout

Sauf que, comme le souligne le magazine Capital, qui s’est penché sur la question, un plafonnement des montants existe justement pour éviter ce type de coûts astronomiques. Dans le détail, la "Sécu" limite ses indemnisations à 198,81 euros par jour lors des 28 premiers jours d’arrêt de travail, puis à 265,09 euros lors des jours qui suivent. S’il devait bien rester sur le carreau durant trois mois, Neymar coûterait donc à l’assurance maladie près de 21.000 euros. Et c’est le PSG qui devra, quoi qu’il arrive, payer la (grosse) différence entre son salaire et ces indemnités. La charte de la Ligue de football professionnel oblige en effet tous les clubs à compenser pendant au moins... trois mois.

Capital précise enfin que la Ligue 1 ne constitue pas une si mauvaise affaire que cela pour la Sécurité sociale. Grâce au plafonnement, la "Sécu" verse, en moyenne, environ 2,5 millions d’euros par an aux clubs professionnels, au titre des accidents de travail. Mais en contrepartie, elle reçoit de ceux-ci quelque 8,5 millions d’euros de cotisations. Une différence qui permet même de couvrir les indemnités de tous les autres sports professionnels.


Hamza HIZZIR

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