Restaurateurs, commerçants, PME : 1,6 milliard de nouvelles aides chaque mois pour accompagner le déconfinement

par Cédric INGRAND
Publié le 25 novembre 2020 à 18h55
La devanture d'un restaurant parisien, fermé pour cause de confinement
La devanture d'un restaurant parisien, fermé pour cause de confinement - Source : AFP

PROLONGATION - Le fonds de solidarité n'en finit pas de grossir, il concernera au 1er décembre toutes les entreprises que le confinement a contraint à fermer, même celles de plus de 50 salariés. Mode d'emploi.

Après le financement du chômage partiel, le fonds de solidarité est en quelques mois devenu le plus généreux des dispositifs de soutien à l'économie, le plus coûteux aussi. Créé au moment du premier confinement du printemps, celui qui n'était là que pour soutenir les très petites entreprises (TPE) et les indépendants a depuis considérablement élargi son rayon d'action. Déjà étendu aux entreprises de moins de 50 salariés au début du mois de novembre, il vient d'être une fois de plus étendu. Comme le résumait Emmanuel Macron lors de son allocution mardi soir, "Les restaurants, les bars, les salles de sport, les discothèques, tous les établissements qui resteront fermés administrativement se verront verser, quelle que soit leur taille, 20% de leur chiffre d'affaires de l'année 2019 si cette option est préférable pour eux aux 10.000 euros du fonds de solidarité."

"Sans exception"

S'il est plus généreux, le système gagne surtout en lisibilité. Si votre activité a été forcée à l'arrêt du fait du confinement, alors vous êtes éligible. Comme l'expliquait ce mercredi Bruno Le Maire, "Nous changeons totalement le dispositif (...) pour pouvoir couvrir non pas les plus petites entreprises, mais couvrir toutes les entreprises, sans exception, qui sont fermées." De quoi éviter les effets de seuil, qui excluaient certaines entreprises du dispositif, par exemple si elles dépassaient les 50 salariés. Le ministre de l'Économie a estimé que 200.000 entreprises seraient concernées pour un coût de 1,6 milliard d'euros par mois pour les finances publiques.

20 milliards d'euros distribués cette année

Premiers bénéficiaires à ce jour des aides de Bercy : l'hôtellerie-restauration, qui a passé la barre du milliard d'euros de fonds distribués, plus même désormais que les commerces, ou que les métiers du transport, victimes par ricochet des difficultés des deux premiers. Sur la distribution des fonds, le ministère de l'Économie joue la transparence, en publiant un tableau de bord constamment remis à jour sur son site. Depuis mars dernier, plus de 1,7 million d'entreprises ont bénéficié du fonds de solidarité, souvent en parallèle du recours au chômage partiel. Plus de 7 milliards d'euros distribués à ce jour. Et ce n'est qu'un début. 

La répartition des aides versées par le fonds de solidarité, détaillée par région et par secteur d'activité, au 25 novembre 2020
La répartition des aides versées par le fonds de solidarité, détaillée par région et par secteur d'activité, au 25 novembre 2020 - Economie.gouv.fr

Au gré de l'extension régulière de la taille des entreprises bénéficiaires, et de la hausse des montants des indemnisations, le budget alloué à Bercy au fonds de solidarité a connu lui aussi une hausse singulière. D'abord doté de 2 milliards d'euros, puis de 9 milliards à l'été, il a encore été abondé de plus de 10 milliards d'euros supplémentaires dans la dernière version du projet de budget pour 2020, adopté la semaine dernière au Parlement. Au total, le dispositif pourrait représenter près de 20 milliards d'euros pour cette année, quand le chômage partiel devrait coûter 34 milliards d'euros.

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Pour autant, toutes les catégories d'entreprises ne sont pas encore satisfaites par l'élargissement du fonds de solidarité. Ce mercredi, la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) a réclamé que le nouveau dispositif soit élargi aux secteurs dépendants des établissements qui resteront fermés. "Il est essentiel de ne pas laisser de côté les secteurs connexes dont l'activité dépend étroitement des secteurs fermés. Les hôtels, les brasseurs ou les grossistes en boisson par exemple doivent, sous certaines conditions, avoir accès au même dispositif", demande le syndicat dans un communiqué.  Une "question de survie pour de très nombreuses entreprises", d'après la CPME.


Cédric INGRAND

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