VIDÉO - Découvrez la nouvelle usine Renault de Flins, la première en France destinée à reconditionner les voitures

TF1 | Reportage Y. Hentgen, V. Peirron, J. Duong.
Publié le 1 décembre 2021 à 10h26, mis à jour le 1 décembre 2021 à 11h02

Source : JT 20h Semaine

INNOVATION - Le site, situé dans les Yvelines, a été présenté à la presse mardi. L'objectif est aussi écologique qu'économique : le "ReFactory", c'est-à-dire le reconditionnement de véhicules. Le 20H de TF1 vous emmène sur place.

Renault affiche fièrement ses ambitions dans l'économie circulaire. Mardi 30 novembre, le groupe a présenté le lifting qu'il a offert à son usine de Flins-sur-Seine, située en région parisienne. Résultat : elle est la première en France à reconditionner des voitures. 

L'objectif est le "ReFactory" : faire du neuf avec de l'ancien. Depuis le mois de septembre, les concessionnaires de la région y envoient ainsi leurs occasions récentes pour les faire "reconditionner", c'est-à-dire les remettre à un état presque neuf, en moins de huit jours.

Après un check-up complet, une vidange, le débosselage, la peinture, suivies d'une douche et d'une séance photo, les voitures repartent en concession pour y être vendues.

"Le site fonctionne comme une usine de véhicules neufs, avec une obsession de l'hyper-rationalisation, où chaque seconde compte", souligne pour l'AFP Jean-Philippe Bahuaud, directeur du projet ReFactory, en présentant le site à la presse.

"Il faut que ce soit nickel. Du coup, on prend le temps d'analyser comme il faut pour pouvoir vendre une voiture impeccable", ajoute un ouvrier de Renault au 20H de TF1, dans la vidéo en tête de cet article.

Atout majeur de cette usine : le temps de rénovation. "En moyenne, pour rénover un véhicule d'occasion en région parisienne, c'est 21 jours entre le moment où on le rachète au client et le moment où on le met en vente. Là, on a un process qui dure 6 jours", se félicite face à notre caméra Gilles Mériadec, directeur de projet au sein du groupe Renault.

200 millions d'euros de chiffre d'affaires d'ici à 2025

Dès lors, gagner 15 jours représente un atout de poids pour le constructeur français. "Pour un concessionnaire, c'est de la rotation de stocks plus rapide, donc ça lui fait gagner de l'argent, puisque pendant ce temps, le véhicule n'est pas en train d'attendre sur un parking", ajoute Gilles Mériadec.

Chaque année, 45.000 voitures d'occasion passeront sur ce gigantesque atelier, dégageant 200 millions d'euros de chiffre d'affaires d'ici à 2025. Une manne financière et un véritable virage pour Renault, qui investit sur le marché de l'occasion, celui où il se vend aujourd'hui le plus de véhicules. 

Un exemple de notre capacité à industrialiser les métiers de l'économie circulaire
Luca De Meo

D'ailleurs, Luca De Meo, directeur général du Groupe Renault, rappelle à TF1 que "le marché du neuf en France est à deux millions, alors que le marché de l'occasion est à six millions" de véhicules. 

D'autant que cette révolution permet au constructeur de s'afficher plus vert. "C'est un exemple de notre capacité à industrialiser les métiers de l'économie circulaire", poursuit Luca De Meo auprès de l'AFP. Et "ce n’est qu'un début. (...) Le projet ReFactory démontre qu'on peut être rentable et durable".

Objectif du site : avoir un "bilan carbone négatif"

D'ailleurs, d'ici à 2030, le groupe ambitionne même de générer "plus d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires dans l'économie circulaire", selon son patron. L'objectif est également d'avoir un "bilan carbone négatif" au terme de la conversion du site, "grâce à de nouvelles activités de produits et services contribuant à éviter des émissions de CO2", selon Renault. La marque, qui vise la neutralité carbone en 2040 en Europe, réfléchit actuellement à l'alimentation en électricité du site.

À partir de 2022, la "ReFactory" de Flins comprendra également un site de "retrofit" pour convertir des véhicules thermiques en électriques, ainsi qu'un pôle chargé de réutiliser et réparer des batteries électriques et des piles à hydrogène ; et un pôle de réparation et de recyclage des pièces détachées. Renault compte même y former à terme 4000 salariés à de nouveaux métiers et y développer un centre d'innovation et un incubateur de start-up.

Symbole de l'attrait des consommateurs pour l'occasion, dans certaines agences spécialisées, les ventes de voitures de seconde main ont augmenté de 14% cette année 2021. "Une voiture neuve perd vite de sa valeur, et je pense qu'une voiture d'occasion, c'est plus intéressant pour moi aujourd'hui. C'est une question de moyens", précise un client. 

Et pour cause : certaines voitures d'occasion, même récentes, peuvent coûter 20 à 30% de moins. Mais le prix n'est pas la seule raison qui motive les consommateurs. Car la disponibilité, elle aussi, fait pencher la balance.

"En ce moment particulier, les délais de livraison se sont beaucoup allongés sur le véhicule neuf", où un acheteur peut attendre jusqu'à un an à cause de la pénurie de semi-conducteurs qui désorganise actuellement leur fabrication, explique Romain Boscher, directeur général d'Aramisauto. À l'inverse, "le véhicule d'occasion est livré chez vous en 24 heures"


TF1 | Reportage Y. Hentgen, V. Peirron, J. Duong.

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