Essence, gaz, blé… pourquoi tout augmente ?

Publié le 19 août 2021 à 18h09, mis à jour le 30 septembre 2021 à 11h09

Source : JT 20h Semaine

DÉCRYPTAGE - Depuis plusieurs semaines, le coût des matières premières augmente ostensiblement, avec des répercussions sur le portefeuille des consommateurs. Comment l'expliquer ?

Des prix en hausse dans tous les secteurs. Les Français sont confrontés à une hausse implacable du coût de plusieurs produits ou denrées de la vie quotidienne. Les prix des carburants, au plus bas au début de l'année 2020, ont ainsi retrouvé leurs niveaux d'avant-crise. Ils coûtent nettement plus chers (10 à 15% de plus) qu'en début d'année et se rapprochent des niveaux affichés au début de la mobilisation des  Gilets jaunes. "Je suis passé au SP95 alors que ma voiture tourne normalement au SP98. La hausse de prix est trop importante pour moi", témoigne une conductrice au micro de TF1 dans la vidéo en tête de cet article. 

Il ne s'agit malheureusement pas d'un phénomène isolé. En effet, les prix s'envolent aussi dans de nombreux autres secteurs. Le gaz, par exemple, est 26% plus cher qu'en début d'année. Même son de cloche pour les matériaux de bricolage comme le bois, l'acier ou la peinture. Certains produits de grande surface pourraient bientôt suivre une dynamique similaire, à commencer par les pâtes. Les récoltes de blé dur, rendues difficiles par la météo estivale, font craindre le pire à certains. "En 2020, les grains avaient une belle forme, une belle couleur. Cette année, ils sont bien plus pâles et ternes. La quantité de farine sera donc moins importante", affirme Bertrand Le Bris, céréalier de la Beauce, dans le reportage ci-dessous. 

Pâtes : faut-il craindre une pénurie et une hausse des prix ?Source : JT 13h Semaine

Comment expliquer de telles augmentations dans un contexte social déjà particulièrement tendu en France ? Selon plusieurs experts, les entreprises du monde entier ont été surprises par une reprise de la consommation plus rapide et plus forte que prévu, après plusieurs mois de marasme. "Les industriels n’ont pas suffisamment de stocks, n’ont pas les capacités de production pour satisfaire la demande, pas assez de conteneurs pour transporter les matériaux à travers le Pacifique ou l’Atlantique", pointe l'économiste Eric Chaney. "Quand il y a plus de demande que d’offre, les prix augmentent"

À noter toutefois que cette analyse n'explique pas (totalement) l'envolée des prix des carburants. Celle-ci s'explique notamment par la flambée du cours du Brent, baril de pétrole brut de référence, sous l'impulsion des pays de l'Opep (organisation des pays exportateurs de pétrole). Des circonstances saisonnières sont aussi à prendre en compte. "L'été, il y a toujours un effet de surenchérissement des sans plombs parce que c'est la période des vacances aux Etats-Unis, qui en sont extrêmement demandeurs", indique à l'AFP Francis Pousse, du Conseil national des professions de l'automobile (CNPA). 

En revanche, la tendance est désormais à la stabilisation. "Nous voyons le cours du Brent se stabiliser autour de ce niveau d'ici la fin de l'année et même au-delà", confirme Alberto Balboni, économiste chez Xerfi. "Après la flambée de juin-juillet, les prix des carburants devraient donc se stabiliser, voire reculer très légèrement" dans les mois à venir, conclut-il.


Maxence GEVIN

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