INCOMPRÉHENSION - Le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a annoncé mercredi 5 mai une série d'aménagements pour les épreuves du baccalauréat. Qui sont loin de satisfaire les syndicats lycéens qui appellent à des blocages le 10 mai.
Après l'annonce d'aménagements pour les épreuves du baccalauréat 2021 en raison de la crise sanitaire, des mécontentements persistent, surtout chez les BTS. Contrairement à l'année dernière, où tous les lycéens ont été évalués uniquement sur la base du contrôle continu, plusieurs épreuves en présentiel sont maintenues pour cette édition 2021.
Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Éducation nationale, a tranché ce mercredi 5 mai en faveur du maintien de l'épreuve de philosophie et celle du grand oral avec des aménagements qui portent à au moins 82%, au lieu de 40%, la part du contrôle continu dans le calcul de la note finale du bac cette année.
C'est une réponse très insuffisante qui ne nous convient pas
Elie Saget, vice-président du syndical lycéen UNL
Pour la philosophie, "la meilleure note entre le contrôle continu et l'épreuve sera retenue", a expliqué le ministre sur le plateau du journal de France 2. "Il y a beaucoup d'élèves qui ont des mauvaises notes en contrôle continu et certains ont besoin de l'épreuve pour se rattraper, c'est une chance", a-t-il assuré, alors que les syndicats lycéens réclament un contrôle continu intégral.
Pour Elie Saget, vice-président du syndical lycéen UNL, les annonces du ministre est une "réponse très insuffisante qui ne nous convient pas". "Elle est, au contraire, l’aveu que les notes de l’épreuve finale seront mauvaises, pour beaucoup d’élèves", a-t-il affirmé à nos confrères du Parisien.
Pendant le grand oral, épreuve phare du nouveau bac, depuis la réforme initiée par Jean-Michel Blanquer, les lycéens pourront garder leurs notes écrites pendant les vingt minutes de préparation. Les examinateurs auront accès à un mot du professeur détaillant les "domaines qui n'ont pas pu être étudiés" pendant l'année.
"C'est du bricolage", a dénoncé Antonin Nouvian, secrétaire général du Mouvement national lycéen (MNL). Un sentiment partagé par Rodrigo Arenas, co-président de la Fédération des conseils de parents d'élèves (FCPE), qui a fustigé sur notre antenne ce jeudi des aménagements qui ne conviennent "manifestement pas aux premiers concernés, les élèves, et à un certain nombre d'enseignants [...] qui ne comprennent pas qu’on leur demande de faire une sorte de mot d’excuse pour que les élèves ne soient pas questionnés sur les sujets qu’ils n’auraient pas abordé".
Les BTS en colère
Les élèves de brevet de technicien supérieur (BTS), qui demandent depuis des semaines un passage en contrôle continu intégral, sont les plus déçus des annonces car ils n'ont obtenu aucun aménagement. "On est clairement mis de côté, aucune annonce ne nous a concerné mercredi, c'est honteux", s'est insurgé ce jeudi Adrien Adelaïda, étudiant en BTS conception industrielle en région parisienne, auprès de l'Agence France-Presse.
"Les BTS ne savent pas comment ça va se passer, au contraire, ils doivent passer des contrôles continus comme si de rien n’était. C’est assez incompréhensible, surtout que l’on sait que l’an dernier, tous ont passé le baccalauréat [...] au contrôle continu", abonde Rodrigo Arenas. Pour les 180.000 étudiants concernés par ce diplôme, les épreuves écrites démarrent dès lundi matin.
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Mobilisation de la #FCPE • 5 mai à Paris . @MathieuDevlami2 @UNLnational « On appelle à une marée noire lundi pour continuer à demander un baccalauréat égalitaire pour tous ». pic.twitter.com/0eO9XZ8XxP — FCPE_nationale (@FCPE_nationale) May 6, 2021
À l'appel des deux syndicats lycéens, l'UNL et le MNL, plusieurs lycéens étaient bloqués ce mercredi pour réclamer l'annulation des épreuves en présentiel. L'Union nationale des lycéens (UNL) appelle à de nouveaux blocus dans les lycées à partir de ce lundi.