"Globalement il y a une sorte de stabilité dans ces pré-inscriptions." C’est ce que déclarait la ministre de l’Enseignement supérieur mardi 5 février dernier. Lors des questions au gouvernement, Frédérique Vidal contestait alors l’impact du plan "Bienvenue en France" sur les demandes d’inscriptions dans les universités françaises.
Présenté par le gouvernement en novembre dernier, celui-ci a pour objectif d'attirer plus d’étudiants étrangers en augmentant de dix à quinze fois le prix de l’inscription pour ces ressortissants non-européens. Une façon, selon l’État, de concurrencer les écoles voisines. Mais ces données, partagées par la ministre, sont tronquées. Et donc trompeuses.
3238 candidatures en moins par rapport à l'an dernier
Devant les députés, Frédérique Vidal a présenté les premiers chiffres, pour répondre aux nombreuses critiques estimant que, contrairement à l’objectif affiché de "doubler le nombre d’étudiants internationaux accueillis sur notre sol d’ici 2027", le plan gouvernemental avait l’effet inverse.
Dans cette intervention, la ministre de l’Enseignement supérieur a partagé quelques données issues de Campus France, organisme public dont l’objectif est de promouvoir le système français à l’étranger. "Nous observons d'ores et déjà, en termes de pré-inscription en licence, une augmentation de 11% pour les étudiants venant du Sénégal, de 5,6% pour les étudiants du Mali, ou encore de 8% pour les étudiants venant du Bénin."
Alors oui, les augmentations pour ces trois pays d’Afrique sont réelles. Mais la suite de son intervention est faussée. En ajoutant que "globalement il y a une sorte de stabilité dans ces pré-inscriptions", la ministre omet une bonne partie des éléments publiés dans le même communiqué de Campus France mis en ligne le 5 février 2019.
Et pour cause : en donnant ces chiffres, allant de 5 à 11%, Frédérique Vidal ne choisit que ceux qui soutiennent son argument, et non ceux qui la contredisent. Les pré-inscriptions font en réalité état d'un recul bien plus conséquent dans d’autres pays. Ainsi les baisses sont de 22,95% pour l’Algérie, 19,72% pour le Vietnam, et entre 10 et 16% pour la Tunisie, le Maroc ou la Côte d’Ivoire. Résultat, contrairement à ce que suggérait la ministre, ils manquent 3238 candidatures par rapport à l’an dernier. Soit une diminution de 10%.
Si ces chiffres sont provisoires, ils mettent en lumière une baisse drastique des demandes d’inscription, symbole de du sentiment de discrimination ressenti par les étudiants face à la flambée des frais d’inscription.
Felicia Sideris
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