Détresse psychologique et financière : après l'immolation d'un étudiant, les chiffres de la précarité estudiantine

Publié le 12 novembre 2019 à 13h13
Détresse psychologique et financière : après l'immolation d'un étudiant, les chiffres de la précarité estudiantine
Source : iStock

UNIVERSITÉ - Vendredi 8 novembre, un étudiant de Lyon s'immolait devant un bâtiment du Crous. Pour expliquer son geste, il a notamment évoqué les conditions dans lesquelles il se trouvait. Les raisons qui expliquent le mal-être étudiant sont nombreuses, et notamment d'ordre financier. LCI fait le point sur les chiffres qui illustrent la précarité dans cette population.

Il a commis "l’irréparable" pour dénoncer la précarité estudiantine. A 22 ans, un jeune homme, militant du syndicat étudiant Solidaires, a voulu faire part de sa détresse en s’immolant ce vendredi à Lyon. Un acte "dramatique", comme le qualifie la ministre de l'Enseignement supérieur  Frédérique Vidal, qui interroge sur les difficultés auxquelles les étudiants doivent faire face. 

Coût de la vie de plus en plus important, aides parfois insuffisantes, détresse psychologique... On fait le point sur les chiffres qui illustrent la précarité de cette population. 

23% ont été confronté à d'importantes difficultés financières

Un étudiant sur deux a déclaré à l’Observatoire de la vie étudiante (OVE) avoir dû se restreindre au moins une fois depuis le début de l'année pour des raisons financières. Des efforts qui  n’ont parfois pas suffi. Ils sont 30% à avoir été au moins une fois à découvert sur leur compte en banque. Car avec un coût de la vie qui ne cesse d’augmenter pour cette population, +1,31 % cette année selon l’UNEF, 22,7% des interrogés disent avoir été confrontés à "d'importantes" difficultés pécuniaires au cours de l’année. 

837 euros. C’est le reste à charge mensuel des étudiants, d'’après l’enquête annuelle de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF). Cette somme correspond à ce qu’une personne doit payer après avoir perçu l’ensemble des aides possibles. Comme le dénonce ce syndicat, cela revient à être dépendant "soit de la solidarité familiale", creusant les inégalités, soit "d’un emploi salarié à cumuler avec les études".  

Quant aux aides, le montant mensuel d’une bourse dans le monde estudiantin s’élève à 349 euros. L'aide maximale avoisine, elle, les 555 euros. Une somme qui pousse certains à se demander "Est-ce-suffisant pour vivre ?", à l'instar du jeune étudiant de 22 ans, dans la publication qu'il a publiée sur Facebook avant de s’asperger d’essence. 

Deux étudiants sur dix présentent des "signes de détresse psychologique"

30% des interrogés par l’OVE en 2016 disent avoir renoncé à des soins ou examens médicaux "pour des raisons financières", au cours des 12 derniers mois. Des données qui poussent un étudiant sur dix à estimer ne pas être satisfait de sa santé. 

Une précarité qui peut conduire à un réel mal-être. 37 % des personnes sollicitées disent s’être senties "tristes, déprimées ou sans espoir" pendant au moins deux semaines consécutives. Une situation qui peut pousser au pire. Les étudiants sont un peu plus de 8% à indiquer avoir pensé à se suicider au cours de l’année. C’est presque trois fois plus que dans le reste de la population jeune (15-30 ans). 


Felicia SIDERIS

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