Slogan nazi, appel à la "révolution" : chauffés à blanc, les fans de Donald Trump ne désarment pas

par Simon PRIGENT
Publié le 28 octobre 2016 à 13h03, mis à jour le 28 octobre 2016 à 13h16
Slogan nazi, appel à la "révolution" : chauffés à blanc, les fans de Donald Trump ne désarment pas
Source : SIPA

TRUMP - A moins de deux semaines des élections présidentielles américaines, Donald Trump est à la traîne dans les sondages. En voie de radicalisation, ses supporters n'ont pas hésité à reprendre un vieux slogan nazi à leur compte.

A moins de deux semaines de l'élection présidentielle américaine, les voyants sont au rouge pour Donald Trump. Accablé par les scandales sexuels qui ressurgissent de son passé, le candidat républicain est à la traine dans les sondages, et semble mal parti pour rattraper son retard sur sa rivale, Hillary Clinton. Pourtant, le candidat y croit encore, en témoigne sa dernière sortie lors d'un meeting dans l'Ohio jeudi : "Si ça ne tenait qu'à moi, il faudrait annuler l'élection et me déclarer vainqueur", a-t-il plaisanté avant de critiquer le "mauvais" programme de sa rivale.

Les supporters du milliardaire non plus ne désarment pas. Certains se radicalisent même encore un peu plus que leur héraut. Lors de son meeting donné ce jeudi dans un complexe sportif à Geneva (Ohio), 7000 personnes, presque que des blancs et beaucoup de retraités, se sont massés pour l'écouter. Dans la salle les slogans habituels ont raisonné : "Enfermons-la!", exigeant l'emprisonnement d'Hillary Clinton, ou "construisons le mur!", à propos de la muraille promise par Trump à la frontière avec le Mexique.

Je pense qu'il y aura une révolution. Les gens vont se soulever et renverser le gouvernement
Un supporter de Donald Trump

Loin d'être entamé par les mauvais sondages, l'enthousiasme des soutiens de Trump était à son comble, chauffé à blanc par les sorties complotistes de leur chouchou. "Il fait trois meeting par jours, sept jours par semaine. Ce n’est pas ce que j’appelle abandonner. C’est un homme investi d’une mission. Notre système est cassé et c’est notre façon de le reprendre en main", a expliqué Devon, un jeune mécanicien de 24 ans, à un journaliste du Guardian

Si la plupart des gens présents ont déclaré qu'ils reconnaîtraient la victoire d'Hillary Clinton le cas échéant, certains n'étaient pas de cet avis comme un homme croisé par le même journaliste : "Je pense qu'il y aura une révolution. Les gens vont se soulever et renverser le gouvernement. Une guerre civile a déjà eu lieu dans le passé, ce n'est pas impensable aujourd'hui". En droite ligne des encouragements de Trump à ses électeurs pour qu'ils descendent dans la rue si jamais il n'était pas désigné vainqueur.

Slogan nazi

Et pour les supporters de Trump, la défaite programmée de leur champion serait directement imputable à la presse, qu'ils considèrent comme étant à la botte d'Hillary Clinton. D'ailleurs, si les journalistes qui couvrent l'élection présidentielle ont pris l'habitude d'être fréquemment insultés par les plus vigoureux partisans du candidat républicain, ils ont récemment découvert un nouveau slogan, comme le rapporte une journaliste de Buzzfeed dans une vidéo postée sur Twitter. On y voit deux américains pro-Trump lui donner du "Lügenpresse" (Presse à mensonges en allemand) avant de lui lancer : "Vous êtes maqués avec les Clinton, vous êtes tous payés par eux."

Un slogan pas si nouveau puisqu'il a notamment fait les beaux jours de la propagande nazie de Goebbels pour accuser les juifs et les communistes de diriger les médias opposés au nouveau pouvoir. Une reprise tout sauf étonnante tant on entend Donald Trump s'époumoner sur le trucage du scrutin. Récemment remis au goût du jour par les militants du mouvement anti-immigration et anti-islamique PEGIDA en Allemagne, le slogan nazi continue donc sa carrière outre-Atlantique dans la bouche des sympathisants républicains les plus extrêmes.


Simon PRIGENT

Tout
TF1 Info