THEORIE DU COMPLOT - En insinuant que l’élection présidentielle américaine pouvait être truquée et qu’il pourrait ne pas en accepter le résultat, Donald Trump a fait polémique... mais aussi convaincu des milliers d'Américains. Un sondage publié jeudi montre ainsi que les électeurs républicains sont largement d’accord avec leur champion.
En insinuant que l’élection présidentielle américaine pourrait être truquée et en sous-entendant qu’il pourrait ne pas accepter le résultat du scrutin du 8 novembre, Donald Trump a fait mouche auprès de son électorat.
Un sondage Reuters/Ipsos publié vendredi montre en effet que la moitié des électeurs républicains ne reconnaîtraient pas la possible victoire d’Hillary Clinton. 70% des sympathisants du Grand Old Party (GOP) interrogés attribueraient par ailleurs un succès de la candidate démocrate à des fraudes électorales ou à des votes illégaux.
Une remise en cause du processus électoral
"Quand Trump dit que l’élection est truquée, il faut bien comprendre que ses électeurs entendent un appel à la protestation, à la défiance", nous expliquait Soufian Alsabbagh, spécialiste de la politique américaine et du GOP, pour qui cette situation "pose un réel problème de démocratie".
Même son de cloche pour Lonna Atkeson, professeure à l’université du Nouveau-Mexique et directrice du Centre pour l’étude du vote, des élections et de la démocratie, citée par l’agence Reuters. "Je n'ai jamais vu une élection comme ça de ma vie", souligne-t-elle, pointant la différence entre la critique des politiciens et celle du processus même des élections. "Dès lors, l'ensemble du principe de la démocratie est remis en question."
Les démocrates sceptiques eux aussi
S’ils se montrent moins défiants que les républicains, les électeurs démocrates affichent eux aussi un certain scepticisme à l’égard du scrutin. C'est ainsi que 30% d’entre eux déclarent qu’ils n’accepteraient pas une éventuelle victoire de Donald Trump. Ils sont par ailleurs 60% à se dire inquiets de voir le vote entaché de fraudes, soit presque autant que les républicains.
Un point d'accord qui n'est pas le seul : pour la plupart des personnes interrogées dans les deux camps, le candidat qui perdra le 8 novembre ne reconnaîtra pas facilement sa défaite.
Ce sondage a été réalisé sur internet du 17 au 21 octobre auprès de 1192 personnes majeures. La marge d’erreur des résultats est de plus ou moins 3,3 points de pourcentage.