Cinq choses à savoir sur Julien Sanchez, le maire FN qui a affronté Benoît Hamon sur France 2

Publié le 9 décembre 2016 à 18h21
Cinq choses à savoir sur Julien Sanchez, le maire FN qui a affronté Benoît Hamon sur France 2

RELÈVE AU FN - Julien Sanchez, le jeune maire FN de Beaucaire, a été invité mercredi soir par France 2 pour interpeller le candidat à la primaire PS Benoît Hamon dans L'Emission politique. Leur échange fut musclé. Mais au fait, d'où vient-il ?

La rencontre a été frontale et brève. Invité de L'Emission politique sur France 2, jeudi soir, le candidat à la primaire PS Benoît Hamon a affonté le maire frontiste de Beaucaire (Gard)Julien Sanchez sur le thème des migrants. Le porte-parole du FN, Alain Vizier, indique à LCI que c'est France 2 qui a démarché l'élu FN pour venir porter la contradiction au candidat socialiste. Voici l'extrait de leur confrontation :

Échange très tendu entre Benoît Hamon (PS) et Julien Sanchez (FN) dans "L'Emission politique" sur France 2Source : Sujet JT LCI
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Renvoyé à son jeune âge par le député socialiste des Yvelines, l'élu du Gard, 33 ans, maire mais aussi conseiller régional de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, ne fait pas pour autant partie des nouveaux venus au FN. Son parcours de militant remonte à une quinzaine d'années, bien avant l'ascension de l'actuel numéro 2, Florian Philippot. Voici quelques éléments à savoir de son parcours. 

Fils de militant CGT

Julien Sanchez, qui n'a pas pu être joint vendredi, raconte une bonne partie de son trajet politique sur le blog qu'il animait avant de devenir maire de Beaucaire en mars 2014. On y apprend notamment qu'il est né à Argenteuil (Val-d'Oise), a grandi dans le Languedoc-Roussillon, et qu'il est fils d'un délégué syndical CGT, plombier, et d'une mère aide-soignante. Sa famille comptait des militants de gauche, des sympathisants RPR, des ressortissants pieds-noirs. 

Précoce et attiré par la politique

L'élu raconte, toujours dans sa bio, qu'il aimait regarder le 20-Heures dès l'âge de 5 ans. A la télévision, il affectionnait aussi les émissions "Ça Cartoon" (un programme de dessins animés diffusés sur Canal +), "7 sur 7" (talk-show politique présenté par Anne Sinclair), et le Bébête Show, "plus indépendant que les Guignols", où Jean-Marie Le Pen était représenté par "une marionnette sympathique". A 15 ans, il créait des sites internets dédiés à la politique, votants.com et elections-regionales.com (aujourd'hui fermés), pour interviewer des personnalités politiques. Dans sa bio sur le site du FN, le cadre cite parmi ses passions hors politique : "Voyager, aller au cinéma, aller voir des one man shows, surfer sur Internet, pratiquer le tennis, le bowling…" Il milite aussi pour une association de défense des animaux, baptisée "One Voice", qui milite "pour le droit absolu des animaux au respect". 

La révélation : une vidéo interdite de Jean-Marie Le Pen

C'est une cassette vidéo reçue en 1994 d'un militant FN qui servira de révélateur. "Ma mère m'avait interdit de la prendre des mains de ces inconnus du FN qui me la tendaient", explique-t-il. "Je me trouvais d'accord avec beaucoup de choses. Le Pen parlait vrai, et dans un langage à la fois très correct, rythmé et compréhensible." L'élu se prend de passion pour les orateurs de l'époque, de Marie-France Stirbois à Jean-Claude Martinez, qui étaient "brillants" et "avaient de l'humour". Après la rencontre avec un cadre frontiste du Gard, en 1998, il affirme avoir pris conscience du fait que "les enfants de Français dans le besoin travaillaient pour un salaire de misère et n'avaient droit à rien, alors que des enfants de gens qui n'étaient pas en France depuis longtemps, qui ne travaillent pas et touchaient des allocations diverses, avaient eux droit à de l'argent pour s'acheter des chaussures et vêtements de marques (Nike, etc.)" (sic). Un courrier personnel de Marie-France Stirbois, figure historique du FN décédée en 2006, achève sa conversion. 

Apparatchik du FN

Julien Sanchez adhère au FN en 2000, à 16 ans, et monte vite les échelons. Il est candidat à 20 ans aux régionales et aux cantonales dans l'Hérault, après avoir participé comme bénévole à la campagne de 2002. Entre 2006 et 2009, de retour en région parisienne, il occupe des responsabilités politiques en Seine-et-Marne. En mars 2010, il est élu conseiller régional du Languedoc-Roussillon. Au sein du parti, il devient adjoint au directeur du service de presse, Alain Vizier, anime le site officiel du FN, et sera chargé des relations avec la presse régionale dans le cadre de la candidature de Marine Le Pen à la présidentielle de 2012. Consécration en 2014 enfin, avec son parachutage réussi à la mairie de Beaucaire, puis en 2015, avec son nouveau mandat régional. Alors que son nom circulait pour les prochaines législatives de juin 2017, l'élu expliquait récemment que ce n'était "pas à l'ordre du jour"

Une mairie et quelques procès

Depuis mars 2014, Julien Sanchez se targue d'avoir gelé les embauches à la mairie de Beaucaire afin de réaliser des économies budgétaires. Ce qui ne l'a pas empêché d'embaucher des contractuels, comme Damien Rieu, porte-parole du mouvement d'extrême droite Génération identitaire, devenu directeur adjoint de la communication de la ville de Beaucaire. 

Parallèlement, ses deux premières années de mandat ont été rythmées par le calendrier judiciaire. Il a été relaxé en appel en janvier 2016 d'une condamnation pour injure envers une enseignante militant à la CGT, dont il avait assimilé le comportement à celui des "racailles". L'enseignante a été pour sa part condamnée deux mois plus tard, pour "outrage à dépositaire de l'autorité publique", après avoir présenté le maire comme le "membre d'un parti raciste et xénophobe". L'intéressée a fait appel. En outre, l'édile de Beaucaire connaîtra jeudi prochain le délibéré du tribunal correctionnel dans le cadre d'une plainte déposée à son encontre par six commerçants maghrébins pour discrimination. Les plaignants dénoncent des arrêtés municipaux pris en juin, interdisant "l'exercice professionnel de toutes les épiceries, primeurs, et commerces de distribution" la nuit dans des secteurs très ciblés de la commune. 


Vincent MICHELON

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