Dans le 9e, du sang neuf pour un arrondissement rajeuni

Publié le 5 mars 2014 à 14h30
Dans le 9e, du sang neuf pour un arrondissement rajeuni

Municipales 2014 – Le 9e est l'un des arrondissements de Paris qui a connu le plus fort bouleversement démographique au cours des dernières années, avec l'arrivée de jeunes familles dans ce quartier mi-traditionnel, mi-branché. Les candidats collent à cette image et tentent d'adapter leurs programmes à une demande complexe.

Exit les anciens, roulez jeunesse. Dans le 9e arrondissement, l'un des quartiers qui a connu le plus fort renouvellement de population à Paris au cours des dix dernières années, le casting politique semble conçu sur mesure. A la faveur du départ du très populaire maire-sortant, Jacques Bravo , 70 ans, le PS fait émerger l'une de ses figures montantes : Pauline Véron, adjointe de Bertrand Delanoë, avocate et mère de famille de 39 ans.

A droite, c'est Delphine Bürkli , 39 ans également, benjamine des élections de 2008, qui ferraille à nouveau pour reprendre cet ancien bastion perdu par le RPR en 2001. Pour le Front de gauche, Benoît Schneckenburger, 42 ans, le "garde du corps philosophe" de Jean-Luc Mélenchon, accumule les portraits dans les journaux . Et chez les écolos, c'est Jonathan Sorel , le directeur de cabinet d'Emmanuelle Cosse, patronne d'EELV, et jeune militant de 28 ans qui a effectué une ascension expresse au sein du parti. Parmi les principaux candidats, seule la candidate du FN, Annie Thierry , a dépassé la soixantaine.

Logement, enfants, sécurité

Bien entendu, les candidats expliqueront que c'est le "hasard" qui a voulu qu'ils appartiennent à la même classe d'âge. "Je suis élue ici depuis 2001, je suis implantée sur le terrain, on me connaît", préfère rappeler Pauline Véron. Avant de concéder que "c'est probablement à l'image du 9e, un arrondissement qui s'est renouvelé". L'image du 9e : des seniors, toujours, mais aussi et surtout ces jeunes familles avec enfant qui n'ont cessé d'affluer au cours des dernières années. Delphine Bürkli, élue également bien rompue à la politique parisienne, ne s'y trompe pas et rappelle volontiers, dans son programme, que "14 % de la population parisienne a moins de 15 ans".

Très logiquement, la chasse aux électeurs de l'arrondissement, et notamment les derniers arrivés, réputés politiquement versatiles, passe par des programmes assortis : priorité au logement, aux écoles, aux jeunes et un zeste de sécurité. Les propositions des deux favorites, Delphine Bürkli et Pauline Véron, convergent d'ailleurs sur certains points. Faire revenir les policiers dans les quartiers festifs comme Pigalle, placer quelques caméras de vidéosurveillance aux points "chauds" ou "verdir" les places et les abords des squares de cet arrondissement très minéral font partie du tronc commun de l'opération séduction.

Reconquête ou pas

Dans la foulée du programme parisien d'Anne Hidalgo, Pauline Véron insiste toutefois, à l'instar du Front de gauche, sur le logement social, passé de 2 % en 2001 à 6 % aujourd'hui dans l'arrondissement. "C'est la priorité, clame la socialiste. Dans le 9e, nous avons la possibilité de transformer de nombreux bureaux en logements. Nous avons déjà identifié 250 logements potentiels." Une stratégie également incorporée dans le programme des écologistes.

La droite a fait du 9e arrondissement, au même titre que le 14e, un enjeu de reconquête prioritaire. Jusqu'ici, aucun sondage n'est allé tester les intentions de ces électeurs. Lors des municipales de 2008 , Jacques Bravo (63 % au second tour) n'avait pas tremblé devant Delphine Bürkli. Les nouveaux électeurs du 9e peuvent-ils changer la donne ?


Vincent MICHELON

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