LA VOIX DU PEUPLE - Lors de ses vœux, mardi, François Fillon a rejeté tout "affadissement" de son programme, en se posant comme celui qui va "incarner l'orgueil d'une nation qui n'a pas l'intention de se laisser abattre". Le leader de la droite, élu député depuis 1981, se pose en candidat contre "le système".
Sous le feu croisé de la gauche et du FN, François Fillon réplique. Mardi matin, lors de la présentation de ses vœux, le vainqueur de la primaire de novembre a adopté une posture très offensive à l'attention de ses détracteurs qui l'accusent tour à tour de porter un programme de "casse sociale" ou, au contraire, de reculer pour rassurer l'opinion avant la présidentielle.
Le message adressé mardi est simple : pas question pour le candidat de la droite "d'affadir" son programme. "Je me bats pour redresser mon pays, pas pour ruser avec les citoyens", a-t-il lancé.
Candidat antisystème
Pour tenter de renouer avec l'image iconoclaste qu'il avait réussi à construire pour battre Alain Juppé lors de la primaire de novembre, François Fillon n'hésite pas à reprendre le lexique généralement employé à gauche de la gauche, et encore plus souvent à l'extrême droite par la candidate FN : la lutte contre le "système".
Il y a deux mois, je n'étais pas le candidat de l'establishment. Je n'ai pas l'intention de le devenir
François Fillon
Un positionnement audacieux, François Fillon étant élu député depuis 1981 et ayant cumulé 50 ans de mandats et plus de douze ans de fonctions ministérielles, selon les calculs que nous avions réalisés durant la primaire de la droite.
L'ex-Premier ministre, qui ira défendre son projet "devant les Français" et en appelle au "peuple", en est convaincu : c'est "la franchise de [son] projet" qui l'expose "aux caricatures de ceux qui sont mous, qui sont flous". Il ajoute ceci, visant tout particulièrement ses opposants de gauche qui l'accusent de vouloir "purger" la France : "Face au changement, le système se rebiffe, il use d'arguments les plus fallacieux".
Il répète ses fondamentaux
Pour convaincre qu'il n'a pas transigé sur son projet initial, comme certains de ses propos avaient pu le laisser croire, François Fillon a réaffirmé ses "lignes de forces" : "plus de productivité, plus de travail, plus de sérieux budgétaire, plus de sécurité" au moment où "nos solidarités se délitent" et où "la faillite nous guette".
Et de conclure, sur un ton très churchillien : "Je veux incarner l'orgueil d'une nation qui n'a pas l'intention de se laisser abattre".