Finances des partis politiques : après les régionales, qui gagne, qui perd ?

Publié le 18 décembre 2015 à 14h32
Finances des partis politiques : après les régionales, qui gagne, qui perd ?

CAGNOTTE – Les élections ne sont pas seulement un moment démocratique, elles sont aussi, pour les partis, un petit tremblement de terre financier. La forte recomposition des assemblées régionales lors du scrutin de décembre aura des conséquences majeures sur la trésorerie des partis. Voici les gagnants et les (grands) perdants.

► Les grands gagnants

Le FN. Le parti de Marine Le Pen, dont le nombre d'élus ne cesse de progresser depuis 2012, a multiplié par trois le nombre de ses conseillers régionaux. Ils étaient 118 en 2010, ils viennent de passer à 358 élus, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur . Or, selon le journaliste de Challenges Laurent Fargues, cité par Francetvinfo , les élus régionaux FN reversent environ 20% de leur rémunération, soit 535.000 euros par an. Rapporté au nombre d'élus au lendemain des élections de décembre, le FN pourrait donc désormais engranger 1,6 million d'euros par an, soit le triple, par leur entremise.

► Les petits gagnants

Les Républicains. Le parti de Nicolas Sarkozy, engagé dans une longue bataille pour renflouer ses dizaines de millions d'euros de dette, ne crachera pas sur le (petit) gain de ces élections. De 340 élus UMP en 2010, le mouvement désormais baptisé Les Républicains est passé à 478 élus le 13 décembre. Cet écart de 138 élus n'est pas si anecdotique. Si l'on s'en tient au montant moyen de cotisation au parti, soit 5 % de l'indemnité de l'élu, et en partant de l'indemnité moyenne d'un conseiller régional (2048 euros nets mensuels), cela représente un gain minimal de 14.000 euros par mois, soit 168.000 euros par an, sans compter que les indemnités des élus faisant partie d'un exécutif (la droite a remporté 5 régions) sont plus élevées.

L'UDI. Dans une moindre mesure, l'ex-Nouveau Centre, avec ses 69 élus régionaux, sera probablement heureux de compter les cotisations des désormais 190 élus UDI. Même si la cotisation, au sein de ce parti, reste faible.

► Les petits perdants

Le Front de gauche. Parti de gauche, PCF et alliés, qui comptaient près de 130 élus sous le mandat précédent, en ont perdu près des deux tiers. Avec des conséquences sur leurs finances qui n'arrangeront pas, notamment, la trésorerie du PCF, où les élus reversent la totalité de leurs indemnités au parti. Au PG, les élus reversent quant à eux  20 % de leurs indemnités .

► Les grands perdants

Le PS. Les pertes sont loin d'être négligeables : de 567 élus socialistes, le parti de François Hollande se retrouve avec 339 conseillers régionaux, notamment après son retrait des régions Paca et Nord. A minima, si l'on s'en tient au fait que les élus PS reversent 8%, soit "2.000 euros par an et par élu", cela représente une perte de 456.000 euros par an. Il faut y ajouter les pertes liées aux indemnités, plus importantes, des élus PS qui siégeaient dans les exécutifs régionaux.

Les écologistes d'EELV. Le mouvement, qui souffrait déjà des départs de plusieurs parlementaires en désaccord avec la ligne politique, doit faire face à une perte sèche de 185 élus, soit 62 contre 247 en 2010. Les cotisations des conseillers régionaux EELV se montant à plus de 13% des indemnités nettes des élus, cela représente, selon nos calculs, presque 50.000 euros par mois, soit près de 600.000 euros de manque à gagner par an. D'ores et déjà, le parti compte s'engager dans un cycle de réduction drastique des dépenses. L'ère de l'austérité chez les écologistes.
 
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Vincent MICHELON

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