COUP DE SEMONCE - La candidature de François Fillon est sauvée, malgré l'hypothèse François Baroin qui avait été poussée par les sarkozystes ces derniers jours. Mais l'ex-patron des Républicains n'a pas digéré les sorties du vainqueur de la primaire de la droite à l'égard de ses troupes.
Nicolas Sarkozy l'a mauvaise contre François Fillon. Omniprésent dans les coulisses de la droite depuis le début de l'affaire Penelope Fillon, l'ancien patron des Républicains souffle le chaud et le froid envers son ex-Premier ministre. S'il n'a pas cherché à le débrancher - il l'incitait encore à aller jusqu'au bout la semaine dernière quand François Fillon a annoncé sa prochaine mise en examen et a proposé une réunion tripartite avec Alain Juppé cette semaine -, le néo-retraité récidiviste ne manque pas une occasion de fustiger l'attitude de son ancien "collaborateur" à l'égard de ses troupes.
Ainsi l'ancien chef de l'Etat lui a-t-il vertement reproché les propos tenus ce dimanche lors du rassemblement au Trocadéro. S'adressant à ceux "qui doutent et fuient le navire", François Fillon avait rappelé "leur responsabilité [...] immense" et leur avait demandé de "faire leur examen de conscience". Ce qui a eu le don d'énerver le troisième homme de la primaire, comme le rapporte Le Parisien de ce mardi : "Il est quand même gonflé. C'est lui qui nous met dans la m..., et là, il nous met un flingue sur la tempe en nous demandant de prendre nos responsabilités. Quel culot !"
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Baroin en caution du rassemblement
Même s'il en a eu la tentation, Nicolas Sarkozy n'a cependant pas vraiment concrétisé sa colère en poussant l'hypothèse d'un plan B. Un plan B comme Baroin, celui qui aurait été son Premier ministre en cas de victoire à la présidentielle. Malgré l'activisme des sarkozystes, dont le frondeur Georges Fenech, François Fillon a ainsi obtenu, dans la soirée du lundi 6 mars, le soutien à l'unanimité du comité politique des Républicains, dont celui de François Baroin. Selon nos informations, ce dernier l'a assuré de son soutien dans ces termes : "Tu es notre candidat si tu le souhaites".
Tout juste les sarkozystes ont-ils obtenu, selon les informations du Parisien, que le sénateur de l'Aube et le député de Paris, suite à l'appel à l'ouverture de ce dernier, forment un ticket en vue du suffrage suprême Objectif : ramener au bercail les près de 300 élus qui lui ont fait défection depuis mercredi dernier. Lors d'un petit-déjeuner regroupant de nombreux élus sarkozystes, ces derniers ont reconnu ce mardi, selon nos informations, "qu'il n'y [avait] pas d'alternative et qu'il n'y en [aurait] pas" tout en prévenant que François Fillon devait "élargir son cercle".
#wauquiez "La réalité est celle ci : il n'y a pas d'alternative et il n'y en aura pas." (2/2) @LCI — Julien ARNAUD (@JulARNAUDmedia) 7 mars 2017