Ils dorment chez l'habitant, vendent des graines ou ont composé un rap... La drôle de campagne de certains candidats aux législatives

Publié le 30 mai 2017 à 19h24, mis à jour le 30 mai 2017 à 19h35

Source : JT 13h Semaine

ASSEMBLÉE - La campagne pour les législatives bat son plein, avant le premier tour qui aura lieu le dimanche 11 juin prochain. L'Assemblée nationale devrait connaître cette année un afflux de "nouveaux visages", peut-être record depuis 1958. Et pour se démarquer, certains n'ont pas hésité à mener une campagne peu ordinaire.

Aux législatives, nul besoin de recueillir 500 signatures pour pouvoir être candidat. Alors que les aspirants-députés ont  jusqu'à ce vendredi soir pour se faire connaître, il y en a qui ont profité de l’occasion pour attirer l’attention sur leur personne ou leurs idées, en menant une campagne pas tout à fait comme les autres.

Corrèze : Jean-Marc Comas (sans étiquette) a enregistré un rap

Candidat dans la 2ème circonscription de Corrèze, Jean-Marc Comas, centriste sans étiquette, a choisi de faire passer son message via un rap. Le médecin, adjoint à la mairie de Brive, a écrit et enregistré une chanson dans laquelle il dénonce l'oligarchie corrézienne et les pressions dont il a été victime, exercées par des politiciens qu'il qualifie de "racailles" même s'ils n'en ont "pas le look". Avant de commencer à chanter, le candidat explique qu'a travers ce rap, il s'"adresse aux jeunes : en toutes circonstances gardez l'espoir et le courage pour que survive la liberté d'expression, le civisme et la démocratie".

Ille-et-Vilaine : Bernard Martin (EELV) est parti dormir chez l'habitant

Parti le 9 mai du marché de la Guerche-de-Bretagne, Bernard Martin, le candidat Europe Ecologie-Les Verts dans la 5e circonscription d'Ille-et-Vilaine, a décidé d'arpenter à pied, en stop, ou en covoiturage les différentes communes de son territoire, muni seulement d'un sac à dos et d'une tente, avec le but avoué de pouvoir dormir chez l'habitant pour aller prêcher sa bonne parole. "J’espère pouvoir dormir chez les gens. J’ai d’ailleurs reçu des invitations de la part de personnes que je ne connais même pas", avait déclaré dans 20 minutes Rennes, le fringuant randonneur. "Je connais déjà très bien le territoire mais j’avais envie d’aller sur le terrain et de me confronter directement au quotidien des habitants. Voir leurs difficultés mais aussi les initiatives locales qui marchent bien", a assuré au quotidien régional le candidat écologiste. 

Devant les électeurs, Bernard Martin a tenté de faire passer son message en faveur "d’une écologie politique et sociale moderne". Son "immersion, qu'il a relatée tout au long de ces dix derniers jours sur sa page Facebook, s'est achevé ce vendredi dans sa commune de Noyal-sur-Vilaine. Il se retrouvera le 11 juin face à la candidate LR Isabelle Le Gallenec, qui remet son siège en jeu. 

Pyrénées-Orientales : Philippe Assens (la France Insoumise) finance sa campagne en vendant des haricots

Autre démarche originale, celle de Philippe Assens, candidat de La France Insoumise dans la 3e circonscription des Pyrénées-Orientales, qui a décidé de parcourir les marchés pour vendre des graines de haricots dans le but de financer sa campagne, rapporte France Bleu Roussillon. Son objectif : vendre 3.000 sachets de ses "graines d'insoumis" afin de recueillir les 15.000 euros dont il a besoin pour assurer notamment l’affichage des pancartes. 

RAYMOND ROIG / AFP

Le candidat a donc commencé à vendre des petits sachets de 5 graines contre un don de 2 euros minimum. "Je fais appel à un financement participatif qui rejoint l'idée d'Assemblée constituante. Les gens donnent ce qu'ils veulent à partir de 2 euros", a expliqué Philippe Assens, ingénieur agronome de formation, au quotidien régional. "C’est en lien avec la campagne de Jean-Luc Mélenchon qui souhaite inscrire dans la Constitution, la règle verte, c’est-à-dire : il ne faut pas prendre à la terre plus qu’elle n'est capable de régénérer", a-t-il poursuivi. 

"Les semences, c'est un bien commun universel qui est en train d'être privatisé", dit-il, qualifiant comme un "hold up" les pratiques des "multinationales". "À travers ce petit truc, ce petit sachet de graines qui ressemble à un gadget, il y a l'idée de défendre un gros enjeu", a-t-il conclu. Début avril, Philippe Assens avait vendu environ mille sachets.

RAYMOND ROIG / AFP

Finistère : Christophe Roumier (la République En Marche) mène campagne en camionnette

À 49 ans, Christophe Roumier, masseur kinésithérapeute et ostéopathe de son état, veut "faire bouger les lignes". Et pour cela, l’élu de Plouhinec et de la communauté de communes du Cap Sizun-Pointe du Raz, candidat de l'Alliance centriste de la 7e circonscription du Finistère, a décidé de faire campagne dans une camionnette, plutôt que dans une permanence.

"Ainsi, je vais mieux à la rencontre de mes concitoyens. D’ailleurs, si je suis élu en juin, ma permanence de député aussi sera mobile", a-t-il expliqué à Ouest-France. Et depuis quelques jours, on ne peut pas manquer la camionnette de Christophe Roumier dont il a habilement repeint tous les recoins de la carrosserie, ici avec une carte du Finistère qui localise précisément la 7e circonscription (Douarnenez - Pont-l’Abbé - Cap Sizun), là avec son slogan de campagne - "Réinventer, innover, représenter" -, ou bien encore avec toutes ses coordonnées sur les réseaux sociaux. Sans oublier les dates précises des prochaines élections législatives (11 et 18 juin).


Virginie FAUROUX

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