Le "stand up" meeting d'Emmanuel Macron à Strasbourg, une marque déposée

Publié le 5 octobre 2016 à 0h22, mis à jour le 5 octobre 2016 à 12h51
Le "stand up" meeting d'Emmanuel Macron à Strasbourg, une marque déposée
Source : PATRICK HERTZOG / AFP

AU MILIEU DE MES OUAILLES - Emmanuel Macron a organisé, ce mardi soir à Strasbourg, une réunion en présence de 1200 sympathisants dont certains sont venus longuement témoigner sur scène. Une grand-messe politique orchestrée en mode "stand up", encore peu pratiqué en France.

La présidentielle 2017 va-t-elle sonner le glas du bon vieux pupitre et du politique droit comme un piquet devant ses notes ? Difficile à prédire. Mais à observer le meeting soigneusement mis en scène ce mardi soir par Emmanuel Macron à Strasbourg, on peut imaginer que certaines choses vont bouger dans les pratiques politiques françaises.

Au cours de cette soirée, devant près de 1200 sympathisants du mouvement "En Marche", l'ex-ministre de l'Economie a organisé, avant son propre passage, une séance au cours de laquelle plusieurs personnes se sont succédé sur scène, micro harnaché à l'oreille, façon stand up, pour "témoigner" du quotidien de cette "France qui subit". 

Les "marcheurs" d'Emmanuel Macron, appelés sur scène pour rendre compte des problèmes des Français.
Les "marcheurs" d'Emmanuel Macron, appelés sur scène pour rendre compte des problèmes des Français. - Capture/En Marche
Les "marcheurs" d'Emmanuel Macron, appelés sur scène pour rendre compte des problèmes des Français.
Les "marcheurs" d'Emmanuel Macron, appelés sur scène pour rendre compte des problèmes des Français. - Capture/En Marche

Puis vient, au bout d'une bonne heure de cette messe (un peu soporifique) à la tonalité très anglo-saxonne, Emmanuel Macron. Sur scène, au milieu du public, l'ex-ministre évolue tranquillement sans pupitre, sans note apparente, avec un micro-cravate, comme dans un one man show ou bien sur le plateau d'une émission de divertissement. Déjà habitué à ce type de prestation - il avait fait de même lors de son premier meeting, à Paris, en juillet -, il change constamment de position, tournant sur lui-même pour s'adresser à son public, afin d'incarner cette image de citoyen au milieu des citoyens.

Emmanuel Macron, en plein stand up, mardi soir à Strasbourg.
Emmanuel Macron, en plein stand up, mardi soir à Strasbourg. - PATRICK HERTZOG / AFP

D'autres n'ont pas attendu Macron

Si la règle générale des meetings de campagne de cette rentrée 2016 reste le cadre classique, avec pupitre, estrade et public face à soi, d'autres candidats ont déjà mis en pratique cette tendance au stand up. Il s'agit d'ailleurs de candidats qui, comme Emmanuel Macron, entendent incarner un changement profond dans les pratiques politiques. Bruno Le Maire, le candidat à la primaire à droite, a ainsi pris la parole au milieu du public, micro en main, lors de plusieurs de ses meetings. On se rappelle notamment de son intervention lors des universités d'été des Républicains à La Baule.

Bruno Le Maire à La Baule, en septembre 2016.
Bruno Le Maire à La Baule, en septembre 2016. - PATRICK HERTZOG / AFP

Plus frappant encore, le meeting qui a lancé la campagne de Jean-Luc Mélenchon, le patron du Parti de gauche, à Toulouse, le 28 août. Certes, le candidat à la présidentielle a un pupitre à côté de lui, mais seulement pour y déposer son verre d'eau. A l'issue d'un "pique-nique de la France insoumise", et durant 1h20, il se déplacera sur une mini-scène circulaire, entouré par les militants. 

Mais contrairement au cas d'Emmanuel Macron, où la mise en scène et les écrans géants relèvent probablement plus du grand show politique à l'américaine, celui de Jean-Luc Mélenchon rappelle plutôt la harangue politique façon Révolution française, sa référence de prédilection.

Camilles Desmoulins, le 12 juillet 1789, harangue la foule debout sur une table.
Camilles Desmoulins, le 12 juillet 1789, harangue la foule debout sur une table.
A Strasbourg, Macron "en marche" vers la candidatureSource : Sujet JT LCI
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Vincent MICHELON

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