Et finalement, Mennucci refuse tout soutien à Mélenchon

par Antoine RONDEL
Publié le 15 juin 2017 à 19h42

Source : JT 13h Semaine

NI-NI - Impuissant à résister à la venue de Jean-Luc Mélenchon dans sa circonscription et à la vague pro-Macron représentée par Corinne Versini, le député socialiste sortant, Patrick Mennucci a préféré ne pas choisir entre les deux finalistes du second tour.

Pouvait-il en être autrement ? Dénonçant le "sectarisme" de Jean-Luc Mélenchon, le député PS sortant Patrick Mennucci a annoncé qu'il ne donnerait aucune consigne de vote pour le second tour de l'élection législative de sa circonscription, dans les Bouches-du-Rhône. 

Un ultime geste de défiance de la part du candidat PS dans la 4e arrondissement du département, qui en renvoie la responsabilité à... Jean-Luc Mélenchon : "Il a décidé de refuser de soutenir les candidats socialistes fidèles à leur parti, à leur candidat de l'élection présidentielle et n'ayant pas fait d'accord d'arrière-boutique avec En Marche (sic)." Une référence au fait que le 4e homme de l'élection présidentielle, arrivé nettement en tête de la circonscription, ait refusé un soutien global aux candidats rescapés du PS... exception faite des frondeurs, en l'occurrence Régis Juanico, Christian Paul, Barbara Romagnan et Yann Galut.

Un "ni-ni" en bonne et due forme, alors que Patrick Mennucci, proche de Benoît Hamon et donc de la gauche du PS, n'avait eu de cesse de renvoyer son adversaire Corinne Versini (REM) à son appartenance au Medef local. Mais il semblerait que l'animosité personnelle soit chez le socialiste au niveau de l'opposition idéologique. Aux abois après l'arrivée de Jean-Luc Mélenchon, Patrick Mennucci, qui avait déjà fort à faire avec la vague pro-Macron, a passé une bonne partie de sa campagne à cogner sur son adversaire à gauche et à pester contre sa venue, le qualifiant tour à tour de "parachuté" ou de "touriste", lui reprochant non pas de vouloir faire battre le FN mais aussi le PS. Une stratégie qui ne lui a pas permis de dépasser les 12% au premier tour, là où Jean-Luc Mélenchon a recueilli 34% des voix.

Surfant sur la même vague argumentaire après sa défaite, Patrick Mennucci renvoie Jean-Luc Mélenchon à son "sectarisme", son "égocentrisme", à "sa volonté hégémonique" et fait une prédiction : 

J'ai maintenant une certitude : nous ne pourrons pas construire la gauche de demain avec Jean-Luc Melenchon. Il en est même un frein et un obstacle.
Patrick Mennucci

A la suite de quoi il conclut en laissant à ses électeurs le soin "de se déterminer en [leur] âme et conscience". Une "non-consigne" dont il avait dit, au lendemain de sa défaite, qu'elle serait le fruit d'une réflexion collective avec son équipe de campagne. Rien de tel dans le texte que l'ex-député a publié sur Facebook. Ce qui n'a pas empêché, la veille, sa suppléante Nassera Benmarnia d'apporter, elle, son soutien à l'insoumis face à Corinne Versini, qui a recueilli 22% des voix.


Antoine RONDEL

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