Plus longue, en partie virtuelle : une campagne du second tour au format inédit

Publié le 28 mai 2020 à 15h48

Source : JT 13h WE

SCRUTIN - Les électeurs sont appelés aux urnes le 28 juin pour le second tour des municipales, si les conditions sanitaires le permettent à cette date. Des mesures sanitaires exigeantes vont rythmer cette longue campagne d'entre-deux tours et modifier l'organisation du scrutin.

Meetings, rassemblements, porte-à-porte, tractage dans la rue, opérations de vote... Tout ce qui compose une campagne électorale en temps normal va être profondément affecté, à l'occasion du second tour des municipales prévu le 28 juin, par la situation sanitaire et les mesures de précaution mises en oeuvre par les autorités. 

Rien ne sera pareil : les candidats, qui ont reçu des instructions précises du ministère de l'Intérieur, comme les électeurs, appelés à voter masqués ou par procuration, vont être concernés par ces mesures drastiques à l'occasion d'un scrutin où l'on craint un nouveau record d'abstention, après celui du 15 mars dernier. 

Une très longue campagne... en partie virtuelle

Christophe Castaner a annoncé mercredi que le dépôt des candidatures en vue du second tour était fixé du 29 mai au 2 juin, et que la campagne officielle débuterait le 15 juin. Techniquement, les candidats en lice dans les quelques 5.000 communes concernées vont bénéficier de la plus longue des campagnes d'entre-deux tours, comme l'ont souligné à plusieurs reprises le ministre de l'Intérieur ainsi qu'Edouard Philippe. 

"Un peu moins d'intensité, beaucoup plus de durée", a résumé le Premier ministre. Car si les candidats auront plus de temps pour démarcher les électeurs - le plafond de dépenses électorales sera augmenté en conséquence de 20% -, les consignes sanitaires leur imposent de mettre en sourdine les réunions physiques traditionnellement organisées lors d'un scrutin. L'exécutif, qui refuse de faire de la campagne "un facteur de circulation du virus", a en effet recommandé de privilégier les meetings virtuels - qui étaient apparus dès la campagne du premier tour. 

Le ministre de l'Intérieur n'a toutefois pas totalement fermé la porte à des réunions publiques, à condition que les candidats s'engagent "à observer une organisation stricte pour respecter en particulier les règles de distanciation physique". Idem pour les opération de tractage, qu'il n'a pas souhaité exclure. 

Tout pourrait s'arrêter 15 jours avant

Autre fait unique lors d'un scrutin : le caractère "réversible" de la campagne. L'exécutif a annoncé qu'en cas de nouvelle dégradation sur le front de l'épidémie, il pourrait décider à nouveau d'annuler le scrutin prévu le 28 juin, après avis du Conseil scientifique, dans les 15 jours précédent l'élection. 

Un scénario qui sera anticipé sur le plan législatif. Le ministre de l'Intérieur a annoncé mercredi que deux projets de loi seraient présentés, le premier prévoyant l'annulation du second tour et l'organisation d'un nouveau scrutin (1er et 2e tour) avant janvier 2021, le second encadrant un report des élections sénatoriales qui doivent en principe avoir lieu en septembre 2020. 

Un recours facilité à la procuration

Autre spécificité de ce second tour : une incitation massive à la procuration, notamment pour les personnes vulnérables qui hésiteraient à se rendre à leur bureau de vote. 

Si l'exécutif a pour l'heure écarté l'idée de réinstaurer le vote par correspondance supprimé en 1975 - le sujet reste à l'étude -, il a annoncé que les démarches pour la procuration seraient facilitées. Un officier de police judiciaire pourra ainsi se déplacer au domicile d'une personne vulnérable, ou d'une personne en quarantaine, afin de faire réaliser la procuration. Les directeurs des Ehpad pourraient également relayer les demandes de procuration de leurs résidents. En outre, Christophe Castaner a validé, mercredi, une dérogation à la procuration, qui permettrait à une personne de prendre en charge deux procurations, contre une seule actuellement. 


La rédaction de TF1info

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